Le temps d’une révolution libérale
Le temps d’une révolution libérale
Conférence par le Pr Jacques Garello lors du 11ème Weekend de la Liberté " Rendez-nous la liberté!"
Je voudrais expliquer comment notre Congrès Libéral peut déboucher sur une Révolution libérale.Un Congrès libéral
Le week-end libéral est en effet la seule grande réunion des libéraux depuis la disparition de l’Université d’Été d’Aix en Provence, il y a presque dix ans. Ce Congrès libéral est aussi un congrès amical, toute la famille libérale est rassemblée, et comme toujours au sein d’une famille les sensibilités sont riches de leurs différences. Ce qui fait le succès du WEL c’est la personnalité de Patrick de Casanove qui, avec l’aide du cercle Frédéric Bastiat jadis fondé par Jacques de Guénin, a le talent de l’accueil, de l’organisation, et de la remarquable connaissance de la pensée libérale. Je l’en remercie très sincèrement et c’est pour moi un plaisir de retrouver de vieux copains et copines, mais aussi de jeunes talents qui attestent que le libéralisme n’est pas le passé, mais l’espoir. J’apprécie d’autant plus cet esprit de famille que le libéralisme français n’échappe pas aux vices mortels de l’esprit de chapelle et des egos surdimensionnés. Les élections récentes ont également divisé la famille autour du candidat à soutenir, alors que le choix était vite fait : aucun ne pouvait représenter le libéralisme, ni de près ni de loin.
Ici, à Saint Paul lès Dax, nous pouvons échanger en toute liberté, et aller plus loin dans l’analyse des défis contemporains et des solutions libérales. Cette liberté est concrète, en ce sens que Patrick de Casanove a voulu que le WEL demeure « présentiel » après deux ans d’interruption. Je partage cette préférence pour la rencontre personnelle et le dialogue direct. Mais aujourd’hui, je voudrais aussi insister sur le fait que notre Congrès libéral ne doit pas en rester au stade de la réflexion, il doit nous préparer à l’action, car le temps est venu d’une révolution libérale.
Le temps d’une révolution libérale
Depuis 2016 et la candidature de François Fillon le libéralisme est exclu du débat public : aucun candidat, aucun parti ne propose la moindre réforme structurelle, et les électeurs ont été réduits à choisir entre le despotisme et le populisme. Les incohérences, les extrémismes, les mensonges se sont accumulés au point que la majorité des Français a perdu toute confiance dans la classe politique, aucune offre politique nouvelle ne leur a été proposée.
Il est temps d’en revenir au bon sens, et le libéralisme est bon sens. Dans un manifeste paru dans Le Figaro le 26 avril (à la veille des présidentielles) un premier panel de personnalités a dénoncé l’enlisement du débat électoral. Le titre de l’article « Le libéralisme, ce mot interdit en France ». Parmi les signataires non seulement l’élite des intellectuels libéraux, mais aussi d’anciens ministres et d’actuels leaders (Millon, Novelli, Lisnard). Quelques heures plus tard, c’est une pétition qui est lancée à l’initiative de Sophie de Menthon, ici les signataires qui alertent « SOS libéralisme » ne sont pas nécessairement des militants libéraux, mais se réfèrent à l’esprit d’entreprise et d’initiative qui exige liberté et responsabilité. Enfin plusieurs ouvrages sont publiés qui rappellent les fondements de la pensée libérale, vous avez tous connu et apprécié mon « Vaccin libéral » contre les virus du despotisme et du populisme.
Dans cet essai je m’efforce de dire la vérité sur le libéralisme. D’abord rappeler que le libéralisme n’a jamais été connu dans un pays dont l’histoire est faite de jacobinisme, de dirigisme, de protectionnisme, fléaux actuellement à leur sommet. Ensuite réfuter les caricatures du libéralisme (loi de la jungle, la propriété c’est le vol, inégalités, société de consommation, l’avoir avant l’être, concurrence sauvage, rentabilité, danger pour la planète, etc.) Dans mon essai se trouve aussi le programme libéral en 13 points reprenant le manifeste « Réformer pour libérer » de 2021.
Ainsi le libéralisme s’est-il invité, et parfois même a-t-il été invité à l’occasion des élections. A la question posée à la télévision « le libéralisme a-t-il fait son temps ? » notre réponse est évidente : non, c’est l’inverse, le temps du libéralisme c’est maintenant.
Mode de la révolution libérale
Si nous jugeons le moment venu, reste à savoir ce que nous allons dire à nos concitoyens pour les persuader que la révolution libérale est bénéfique. Je reprends ici les arguments que j’évoquais dans une « lettre ouverte aux libéraux » parue au 1er janvier 20161, année qui s’est terminée sur la victoire (à la Pyrrhus) de François Fillon.
Il faut d’une part éviter quelques pièges, et d’autre part mettre en valeur les arguments les plus solides.
Les pièges, ou approches contre-productives, sont les suivants :
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L’antisocialisme : s’attarder sur les méfaits évidents du socialisme c’est ne pas parler du libéralisme
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La droite et la gauche : la « droite » française est étatiste, elle a fait de manière permanente des politiques « de gauche », et à l’étranger les partis dits de gauche ont souvent fait des politiques libérales (Schröder, Chrétien, Blair). Macron joue sur les deux « ensemble »
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Le piège des réformes ponctuelles : le libéralisme exige une rupture totale, et non quelques mesures isolées qui sont emplâtres sur jambe de bois
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Le piège statistique : les chiffres en faveur du libéralisme sont utiles mais facilement retournés en jouant sur d’autres chiffres concernant d’autres définitions.
:Les arguments à faire valoir
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L’argument utilitaire : le libéralisme çà marche : situation des pays qui ont adopté la ligne libérale. Oui mais : pourquoi çà marche ?
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L’argument humaniste : ça marche parce que le libéralisme correspond à la nature profonde de l’être humain qui a besoin de liberté, de responsabilité, de propriété et de dignité
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L’argument ontologique : donner un sens à sa vie est la recherche la plus naturelle de l’être humain, l’expérience donne à chacun l’occasion de s’interroger sur son destin. « Liberté des actes et dignité des personnes » disait Jean Paul II : la personnalité se façonne tout au long de l’histoire de sa vie (phénoménologie).
Organisation de la révolution libérale
Comment mettre le pays à l’heure libérale ?
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L’impulsion doit venir de la société civile : ni parti ni homme providentiel
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Pas d’impulsion jacobine : des initiatives locales et diverses
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Création en toute indépendance de cercles de réflexion, de forums des libertés, de séminaires, de réunions publiques
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Utilisation des analyses et des arguments de nature à convaincre les proches des bienfaits du libéralisme (cf.supra)
Mais rien de peut se faire sans engagement personnel : la liberté est exigence. La puissance de la gauche française, Verts compris, tient au militantisme de leurs partisans.
Des aides précieuses
Pour terminer, j’ai fait un rapide inventaire des partenaires et des documents actuellement disponibles
Charité bien ordonnée : j’ai commencé par le tout nouveau site nouvelle-lettre.com, et dans la salle plusieurs ont immédiatement branché leur ipad. Le « Vaccin libéral » est aussi un guide pratique facile à utiliser et à diffuser.
J’ai cité ensuite (la liste n’est pas exhaustive bien sûr)
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La newsletter de Contrepoints
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La newsletter de l’IREF
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Les Lumières Landaises et les WEL
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Le Journal des Libertés
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Les nombreux livres et documents répertoriés dans les publications précédentes
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Les Associations regroupées au sein de la Confédération Libérale : ALEPS, Cercles Frédéric Bastiat, Entrepreneurs pour la France, Euro 92, IRDEME, IREF, UNPI
1 Le texte complet de cette Lettre ouverte est publié sur le site nouvelle-lettre.com
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