Une découverte scientifique récente éclaire le problème de l’assimilation des populations étrangères venant s’installer dans notre pays

Une découverte scientifique récente éclaire le problème de l’assimilation des populations étrangères venant s’installer dans notre pays

> Le monde actuel est divisé en cinq grandes civilisations, selon certains anthropologues, sept selon d’autres. Parmi celles-ci, notre civilisation - la civilisation occidentale - et la civilisation islamique. Chaque civilisation connait plusieurs phases de vie, comme tous les organismes vivants : naissance, développement, maturité, puis déclin et disparition. Mais ce cycle, dans ce cas, s’étend sur plusieurs siècles. Il y eut, dans le passé, un grand nombre de civilisations, et toutes, un jour, en vinrent à disparaître. Le fondement des civilisations Les anthropologues nous disent unanimement qu’à la base de chaque civilisation il y a toujours une religion : le christianisme dans le cas de la civilisation occidentale, l’islam dans celui de la civilisation islamique. La religion sur laquelle se trouve fondée chaque civilisation installe chez ses membres les valeurs sur lesquelles va se fonder leur morale. Elle va leur donner une vision du monde, va instiller chez eux une certaine façon de concevoir les relations entre les membres de la société, et finalement va formater chez eux une certaine façon de penser. Ainsi, chaque civilisation a-t-elle sa propre identité. Et, tout au cours de l’évolution d’une civilisation, des invariants existent : il ne peut en être autrement du fait qu’ils proviennent de la religion sur laquelle se trouve fondée la dite civilisation. Ce concept de civilisation est fondamental pour comprendre le monde, et il semble par trop échapper à la majorité de nos concitoyens, y compris d’ailleurs à bon nombre de nos dirigeants. Et l’on confond, même chez un grand nombre de sociologues, les concepts de « civilisation » et de « culture ». À l’intérieur d’une civilisation donnée il y a plusieurs cultures : dans le monde occidental par exemple la culture des Américains n’est pas la même que celle des Européens, et à l’intérieur de l’Europe la culture des gens du Nord n’est pas la même que celle des Méditerranéens. À Bruxelles, d’ailleurs, siège de l’UE, on qualifie aujourd’hui avec humour les pays du Sud de membres du « Club Med ». Dans le monde islamique, la culture des pays de l’Afrique du Nord n’est pas la même que celle des pays du Moyen-Orient, laquelle est différente de celle de l’Iran. Et, en Indonésie où l’islam s’est implanté sur des populations imprégnées de bouddhisme, on trouve là une culture spécifique qui rend les musulmans indonésiens très tolérants, infiniment plus ouverts que les autres. Certes, il existe en Indonésie un certain nombre de musulmans intégristes qui agitent la société, et commettent des attentats, et déjà une des provinces est-elle passée sous le contrôle de la charia, mais cela reste très minoritaire. Ces concepts que nous fournit l’anthropologie éclairent d’une lumière particulière les problèmes d’assimilation, ou d’intégration, de populations étrangères appartenant à une civilisation donnée qui viennent s’installer sur un territoire où la population a une civilisation différente. L’histoire montre, il faut le noter, que la fin d’une civilisation est presque toujours due à l’invasion de ses territoires par des envahisseurs appartenant à une civilisation différente. Des envahisseurs chassés de chez eux pour des raisons diverses, ou bien réellement animés d’un esprit de conquête. Ce constat est fait par tous les chercheurs spécialisés dans l’histoire des civilisations. Il est utile d’examiner avec ces concepts le cas de notre pays. L’arrivée depuis la fin de la période coloniale de nombreux immigrants provenant de pays musulmans pose à notre société bien des problèmes, ces nouveaux arrivants ne manifestant pas comme les précédents leur souci de s’intégrer. Le régime politique de la France, depuis la révolution française, est celui d’une République « une et indivisible », où tous les citoyens sont égaux. La République a beaucoup lutté, comme on le sait, contre les particularismes régionaux qui en France étaient importants. Il s’agissait d’unifier le pays, et elle a imposé la langue française à tous ses sujets au nom de la nécessaire constitution d’une communauté soudée constituant une nation. Cette politique s’appelle une politique d’assimilation, une politique destinée à donner à l’ensemble de ses membres la même identité. Précédemment, en France comme dans tous les pays d’Europe, cette identité résultait d’une même religion et il avait été établi comme obligation que tous les sujets d’un même souverain devaient avoir pour religion celle de leur Prince. En France, comme on le sait, ce principe alla très loin puisqu’il y eut à plusieurs reprises des luttes sanglantes menées par les catholiques pour pourfendre et éliminer les communautés protestantes, les catholiques n’admettant pas les thèses de Luther ou de Calvin. Des luttes, donc, entre chrétiens pour imposer une foi unique. Les concepts d’assimilation, d’intégration et d’inclusion Ce sont là trois concepts différents. Assimilation signifie pour l’étranger qui vient s’implanter dans un pays donné abandon de sa propre civilisation pour adopter celle du pays d’accueil. Cela a pour conséquence que ce nouvel arrivant changera d’identité, une mutation extrêmement douloureuse. Rien ne le différencie alors des citoyens du pays d’accueil. Le concept d’intégration est différent : l’étranger qui vient d’une civilisation différente reste fidèle à sa civilisation mais il accepte que progressivement certaines transformations s’opèrent. Certains éléments de sa civilisation s’altèrent, se modifient, et il devient un national, bien intégré, qui a une culture différente de la culture du pays hôte. Son insertion dans la société d’accueil se fait sans heurts. Enfin, le concept d’ « inclusion » : c’est l’opposé de l’assimilation : l’immigré conserve complétement tous les éléments de sa civilisation, et lorsqu’il quitte le territoire sur lequel il avait voulu s’installer, il se retrouve identique à ce qu’il était précédemment. Rien de son identité n’est changé : il ressort, en somme, intact. Avec l’éclairage que nous donne l’anthropologie, on comprend bien pourquoi les flux antérieurs d’immigrants provenant de Pologne, de Belgique, d’Italie, d’Espagne, ou encore du Portugal, se sont bien assimilés. Toutes ces personnes provenaient de pays chrétiens, généralement catholiques d’ailleurs, et donc étaient de la même civilisation que leur pays d’accueil. Elles n’avaient donc pas à changer de « civilisation » : elles venaient vivre auprès d’autres « chrétiens », et trouvaient dans les villages où elles s’installaient des églises pour baptiser leurs enfants et marier leurs filles, et des croix au bord des chemins de campagne. Il s’agissait simplement, pour tous ces nouveaux arrivants, de changer de « culture », ce qu’elles firent en une génération. Elles n’eurent pas à changer d’identité. Le problème de l’assimilation de populations musulmanes Il s’agit, là, d’un problème difficile et il faut en comprendre les raisons. Les civilisations occidentale et musulmane sont non seulement en opposition, mais aussi en conflit armé, et ce depuis même l’apparition en Arabie de l’islam, au VIIème siècle. Elles sont en lutte pour des problèmes de doctrine, pour des conquêtes de territoires, et pour des raisons de rivalité civilisationnelle. Opposition, tout d’abord, au plan religieux : le Prophète Mahomet a prêché que les chrétiens étaient dans l’erreur la plus complète, lui seul ayant eu le privilège d’avoir reçu le vrai message de Dieu. Il demanda aux chrétiens de renoncer au message de Jésus-Christ pour se rallier au sien, mais ils refusèrent d’obéir à Mahomet, conservant intacte leur foi. Puis, des affrontements guerriers : pendant des siècles il y eut des luttes incessantes entre les musulmans et les Occidentaux. Des luttes pour la possession de territoires, initiées par les musulmans, l’islam étant par nature global et conquérant. Les cavaliers d’Allah s’élancèrent à la conquête du monde dès la mort du Prophète. On se souvient qu’il fallut les arrêter finalement à Poitiers, en 732 : en un siècle, les musulmans se constituèrent un empire immense allant de l’Atlantique à l’Indus ! Puis ce fut l’épisode douloureux, de part et d’autre, des Croisades : les Croisés tentèrent de reconquérir la terre des chrétiens, en Palestine, que les musulmans leur avaient volée : on eut, là, deux siècles de luttes et parfois d’atrocités, et cela se finit fort mal pour les Croisés. Il y eut, ensuite, les conquêtes turques : on sait qu’ils arrivèrent jusqu’à Vienne, et il fallut cinq siècles pour les ramener chez eux. Au XVIIIème siècle, le mouvement repartit, mais cette fois dans l’autre sens : ce sont les puissances européennes qui entreprirent de se lancer dans des conquêtes. Elles allèrent conquérir un grand nombre de territoires musulmans : cela nécessita des expéditions militaires souvent très difficiles et coûteuses en vies humaines. Au siècle suivant, tous ces peuples qui avaient été soumis entreprirent de se révolter pour recouvrer leur indépendance. Ces luttes s’appuyèrent, partout, sur l’islam : ce fut le cas, en Egypte, par exemple, avec le mouvement des Frères Musulmans, créé en 1928 par Hassan El Bana pour lutter contre les Anglais, en Algérie avec le cheikh Ben Badis pour lutter contre les Français, etc. Enfin, troisième cause de conflit : une rivalité au plan civilisationnel entre les deux civilisations. La civilisation musulmane avait, nous disent les historiens, une très large avance sur la nôtre au Moyen Age, et elle a été complétement détrônée ensuite, au XVème siècle, par la civilisation occidentale. Notre civilisation est devenue très puissante grâce aux extraordinaires avancées scientifiques et techniques qu’elle réalisa, et grâce à la vigueur de ses très nombreux philosophes et écrivains. Cette hégémonie des Occidentaux du seizième siècle à aujourd’hui fait que les musulmans se sont sentis humiliés et méprisés. Avec le réveil de l’islam qui a été provoqué par le succès des luttes menées par les peuples musulmans contre les pays coloniaux, dans la seconde moitié du XXème siècle, les musulmans s’enhardirent : ils en sont venus à rêver de revanche. Le colonel Nasser est parvenu à mettre la main sur le canal de Suez, l’expédition militaire franco-britannique étant stoppée par les Américains. Partout, les pays européens durent abandonner leurs colonies : les Français, tout comme les Anglais, les Belges, les Hollandais, et les Portugais durent se replier. Tous ces conflits que nous avons très brièvement rappelés constituent chez les musulmans la trame d’un inconscient collectif que les Européens paraissent ignorer complétement. On rappellera, simplement, qu’au Moyen-Orient les musulmans qui nourrissent un sentiment d’hostilité à l’égard des Occidentaux utilisent souvent le terme de « Croisés » pour les désigner. Comment, donc, voudrions-nous que des musulmans venant s’installer aujourd’hui en France ou dans d’autres pays de la vieille Europe puissent envisager d’adopter notre identité en renonçant à la leur ? Ils n’ont aucune intention de changer d’identité, et ils revendiquent d’autant plus le droit de conserver la leur que notre adhésion à la Convention européenne des droits de l’homme leur donne raison. Cette Convention, on ne le dit pas suffisamment, nous interdit de leur demander de s’assimiler. Ils s’installent, donc, en France et dans les différents pays européens en conservant leur civilisation et leur culture. C’est ainsi que l’Éducation nationale, en France, s’est inclinée et sert maintenant de la viande halal dans les cantines scolaires, que les mairies prévoient des horaires spéciaux dans les piscines municipales pour les femmes, que les entreprises se croient obligées de prévoir des salles de prière dans leurs établissements pour les musulmans, et que la France a choisi comme ministre de l’Éducation nationale une maghrébine de confession musulmane. La maire de Paris organise une fête, chaque année, à la mairie de Paris pour fêter la fin du ramadan, et à la demande des musulmans on interdit maintenant à Noël les crèches dans les mairies. Ainsi, répondant aux injonctions de l’État islamique qui s’est créé récemment en Irak, des musulmans fanatisés commettent-ils maintenant, en Europe, d’odieux attentats, pour tuer aveuglement des « incroyants ». Une découverte récente : la culture se transmet génétiquement Richard Dawkins, un éthologiste [1] et biologiste britannique, né en 1941, l’un des spécialistes de l’évolution les plus réputés mondialement, a expliqué en 1989 comment les phénomènes culturels se transmettent. La mère transmet à ses enfants sa culture par des « mèmes », éléments de comportements transmis par imitation, qui sont l’équivalent culturel des gênes : les gênes transmettent les caractéristiques physiques et les « mèmes » les caractéristiques culturelles. Cette théorie de l’évolution a pour nom « la mémétique », et il a été créé un « Journal of Memetics » pour approfondir ces notions. Cette théorie s’est répandue très rapidement à partir de 1990 : l’évolution socio-culturelle est donc analogue à l’évolution biologique. Une très grosse avancée scientifique, donc, qu’avait en son temps subodorée Durkheim qui avait avancé le concept d’« inconscient collectif ». L’ouvrage clé de Richard Dawkins a pour titre « The Selfish Gene » et cette théorie a été complétée par les travaux de Susan Blackmore. Ces « mèmes » sont des duplicateurs, et comme dans une transmission génétique, la reproduction n’est pas toujours parfaite. Si donc la culture se transmet génétiquement, on peut comprendre qu’il ne sera pas facile d’assimiler dans les années qui viennent tous les descendants des vagues d’immigration provenant de pays musulmans. Déjà, le voit-on bien avec tous ces jeunes des banlieues issus de parents musulmans arrivés dans les années 50 ou 60 : ils conservent complétement leur culture musulmane, avec chez les Algériens notamment, le souvenir de « l’humiliation » subie par leurs ancêtres qui ont été colonisés et, leur a-t-on dit, méprisés et maltraités par les « colons ». Tous ces jeunes qui sont marginalisés parce qu’ils ne trouvent pas d’emplois se réfugient dans leur culture musulmane, et ni ne s’assimilent, ni même ne s’intègrent. La théorie de la mémétique devrait nous inciter à être extrêmement prudents en matière d’immigration, pour ce qui est de tous les sujets issus de pays musulmans. Ne désirant pas s’intégrer et encore moins s’assimiler, tous ces nouveaux arrivants vont progressivement, il faut en prendre conscience, disloquer notre société, et modifier progressivement notre civilisation. On notera que ce risque n’est aucunement mentionné par nos dirigeants qui, curieusement, semblent ignorer les découvertes de Richard Dawkins. Claude Sicard Auteur de “Le face à face islam chrétienté : quel destin pour l’Europe ?”, et “L’islam au risque de la démocratie” (Ed. F.X de Guibert). [1] L’éthologie désigne l’étude scientifique du comportement des espèces animales, incluant l’humain, dans leur milieu naturel ou dans un environnement expérimental, à travers des méthodes biologiques précises d’observation et de quantification des comportements animaux.



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