Rendez-nous la liberté d'entreprendre
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Conférence par Claude Goudron lors du 11ème Weekend de la Liberté " Rendez-nous la liberté!"
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1 Mon intervention commence par un état de lieux économique de la France.
UN ÉTAT DES LIEUX AVEC QUELQUES CHIFFRES « CHOC »
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+ En 2000 la France était au même niveau que l’Allemagne au niveau industrie qui représentait dans nos deux Pays environ 24 % du PIB. En 2021 nous sommes descendus en dessous de 10 % lorsque nos voisins augmentaient légèrement leur taux.
+ Les effectifs des entreprises industrielles de plus de 20 salariés emploient 6 200 000 de personnes de l’autre côté du Rhin…2 700 000 chez nous !
+ Il se fabriquait sur notre territoire 3 660 000 voitures en 2004 et moins de 1 500 0000 en 2021 (2 fois et demi moins).
+ La France a le plus bas taux d’industrialisation par rapport au PIB (la Grèce exceptée) avec 6432 $ par habitant, l’Allemagne 12 279 $ et la Suisse 22 209 $.
+ Durant toute sa vie active un Français, qu’il soit dans le privé ou fonctionnaire travaille 30 % de moins qu’un Allemand !
+ Un emploi dans l’industrie induit trois emplois dans le Tertiaire, ce qui à lui seul explique notre chômage endémique.
+ La France c’est 1 % de la population mondiale mais 15 % des dépenses sociales mondiales !
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2 Suivent les entraves à la liberté d’entreprendre en France
Si on ne prend comme corolaire la rapidité pour créer son entreprise, la France, avec un délai moyen de 3,5 jours, se situe plutôt dans les bons élèves, c’est 4,5 au Royaume Uni, 5,6 aux USA et 8 en Allemagne.
Mais ce n’est pas le plus important, la vraie liberté d’entreprendre se détermine par les conditions en place pour exercer notre métier
Et là nous ne sommes incontestablement pas bon !
Je classerai donc les entraves en 3 catégories :
+ Fiscales + Administratives + Financières
Entraves fiscales
La France est devenue un enfer fiscal avec le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé des pays développés :
A 45,2 % nous sommes près de 6 points au-dessus de l’Allemagne (39,4%) ce qui correspond à 150Mds€ de prélèvements supplémentaires
Les réformes Schroeder ont fait passer la dépense publique de 57% en 2000 à 44 % du PIB aujourd’hui (-13%) pendant que nous passions de 50% à 57% (+7%)
Les conséquences sur nos entreprises :
Pour trouver cet argent une seule solution :
Ponctionner l’entreprise seule génératrice de valeur.
+ Charges sociales super net (salariales+ patronales)
Pour la tranche 1 (en dessous de 3426 €/mois) le taux est de 10 % ce qui est raisonnable.
Pour la tranche 2 (de3426 à 27424€/mois) le taux s’envole à 21,5% ce qui est nettement au-dessus de nos voisins.
Un exemple donné par Dimitri Paylenko dans son livre « combien ça va nous coûter », sur un salaire super net de 56000 € (coût pour l’entreprise) le salaire brut est de 40000€ et le net reçu par le salarié est de 27600€, c’est 4900€ de moins qu’au Royaume Unis !
En Allemagne les charges sociales sont deux fois moindres sur un salaire de 4000 € et trois fois moins sur celui de 8000 €.
+ Impôt dits de production
La taxe professionnelle supprimée, l’État l’a vite remplacée par ce qu’on appelle « impôts de production » qui ont vite dépassé la TP. En plus ils ne s’appliquent qu’aux entreprises industrielles.
Le total dépasse les 100 Mds€ contre seulement 14 en Allemagne pourtant deux fois plus industrialisée que nous !
Ce gouvernement en est conscient et souhaite les réduire mais à un rythme beaucoup trop lent (la CVAE qui devait être supprimée en 2023 le sera sur 2 ans !)
+ Impôt société
Le taux d’imposition effectif moyen sur les entreprises est de 31% en France 27,5 en Allemagne 18 au RU
Quasiment tous les pays l’ont réduit, mais la France moins que les autres !
+ Coût des normes pour les entreprises
Selon l’IFRAP les normes entreprise coûtent entre 75 et 87 Md€/an, si nous n’avions pas sur interprété les normes européennes nous pourrions en réduire le coût de 18 à 21 Mds € .
Au total c’est plus de 150 Md€ de charges diverses que nos entreprises industrielles paient en plus que les pays de la zone euro, ce qui explique largement la désindustrialisation de notre pays !
+ Communication dénaturée du gouvernement
Notre ministre de l’économie B. Le Maire nous annonce la fin de la désindustrialisation de la France.
C’est faux car encore actuellement elle baisse, moins vite qu’avant mais elle baisse.
Et c’est sans compter le fait que nous allons bientôt assister à une « hécatombe » d’entreprises « zombies » (voir mon article dans la voix de Bastiat).
Il y a un décalage entre la volonté affichée de réformer notre pays pour le rendre plus compétitif et la faiblesse des mesures engagées !
Entraves administratives
A ces entraves fiscales nous devons rajouter également un code du travail qui vient de dépasser les 4000 pages.
A noter que, y compris un petit Patron, nous sommes censés en connaître le contenu !
La création d’un « document unique » de sécurité, que je ne conteste pas mais il n’a d’unique que le nom car il se rajoute souvent à une centaines d’autres documents rendus obligatoires par décret dont l’administration française s’est faite la spécialité ! (Plus de 80 pour mon ex société).
A noter également l’absence de culture d’entreprise des « services administratifs » qui sont loin d’être « notre amie » comme le prônait M. Macron en parlant de L’Urssaf.
Le contre-exemple c’est ce que je raconte dans mon dernier livre « Mon ennemie l’Urssaf » : 5 ans de procédure, 2 CRA, 3 audiences TASS, 1 en cours d’Appel … Pour un litige qui n’existait pas !
Entraves financières
L’entrave financière se présente sous deux aspects :
+ Bancaire, même si ces dernières années nos banquiers se sont amélioré, il n’est en effet pas toujours facile de trouver des financements à taux raisonnables pour faire évoluer son entreprise.
Concernant le financement de la recherche, si les outils existent, ils sont malheureusement souvent trop complexe pour une TPE voire petite PME.
+ Un deuxième aspect, celui-ci beaucoup plus dommageable, concerne les fonds propres largement insuffisants pour une majorité de nos entreprises.
Denis Payre, chef d’entreprise qui a pratiqué les deux systèmes français et allemands, a pu en témoigner : A une question qu’il a posé à un confrère allemand sur les modalités d’emprunt dans son pays, il lui a répondu : « Nous on autofinance tout ! »
L’entreprise française, dans un système concurrentiel européen, ayant une marge nette brut à 28,2% nettement inférieure aux presque 40 % chez nos voisins, elle est obligée de s’endetter pour investir.
Elle devient alors plus vulnérable et doit payer des intérêts là ou sa collègue allemande touche des intérêts !
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3 Après cet état des lieux je présente une théorie
La théorie du sac à dos
C’est un parallèle que j’ai fait avec le sport de haut niveau, en effet si on demandait à un coureur de fond de participer à une compétition internationale avec un sac à dos chargé de 50 Kilos et d’être dans le peloton de tête à l’arrivée, vous conviendriez que c’est mission impossible.
Dans un article qui est paru le 3 Novembre 2018 j’ai fait cette comparaison avec nos entreprises industrielles, on leur demande de faire aussi bien sinon mieux que ces concurrents étrangers, mais avec un sac à dos rempli de taxes, impôts et contraintes supplémentaires.
C’est tout aussi bien mission impossible !
Alors notre gouvernement le reconnaissant nous propose de simplement alléger un peu la charge, ça ne sert à rien c’est comme si on enlevait seulement 10 Kg à notre coureur de fond il resterait toujours dans les derniers, s’il n’est pas tout simplement éliminé.
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4 Il existe une seule solution
- Supprimer immédiatement et d’un seul coup toutes ces contraintes seule garantie de rester dans les « premiers de la classe »
- L’Allemagne l’a démontré avec les réformes Hartz 1à10 et elle prouve que le budget à terme de l’Etat à plutôt augmenté.
En effet diviser par deux les charges sociales nous permettrait de revenir au même niveau que notre voisin, c’est-à-dire que nous retrouverions notre part de l’industrie dans le PIB, en revenant au 24 % que nous n’aurions jamais dû quitter : Multiplier par 2,4 le nombre de cotisants en baissant leur taux de moitié les recettes de l’Etat seraient même en augmentation de 20% par rapport à aujourd’hui !
- Ça s’appelle la « courbe de Laffer » qui est valable pour les impôts mais aussi pour les charges sociales.
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C’est ça la vraie liberté d’entreprendre !
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CONCLUSIONS :
Avec simplement un « copier-coller » des mesures prises par notre voisin, nous aurions :
+ Une balance commerciale positive. (Négative depuis 2002)
+ Des salaires nets plus élevés pour tous les salariés.
+ Une incitation plus crédible à la relocalisation de notre industrie.
+ Un taux de chômage au plus bas qui nous permettrait de trouver des emplois aux fonctionnaires administratifs dont on peut drastiquement réduire le nombre.
+ Des budgets à l’équilibre.
C. GOUDRON
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