Raoult, The Lancet et l'État : des questions d'éthique et de politique"
Éthique ? Vous avez dit éthique ?
« Le professeur Raoult a-t-il pris des libertés avec les règles éthiques ? » titrait Libération le 26 mai 2020. Un comportement éthique ne saurait se définir par un comportement qui se conforme aux règlements en vigueur. « L'éthique est la science de la morale et des moeurs. C'est une discipline philosophique qui réfléchit sur les finalités, sur les valeurs de l'existence, sur les conditions d'une vie heureuse, sur la notion de "bien" ou sur des questions de moeurs ou de morale. » Que dit le Comité d'éthique du CNRS : Il n'est pas inutile de se reporter à ce qu'écrivait le Comité d'éthique du CNRS le 07 avril 2020 « Recherche en temps de crise sanitaire : débats éthiques et respect de l’intégrité scientifique » Il vaut la peine d'être cité largement : « Dans un message commun, le Comité d’éthique du CNRS et la Mission à l’intégrité scientifique du CNRS rappellent les principes inhérents à la recherche scientifique et biomédicale dans ces temps de crise sanitaire : le respect des règles éthiques humanistes et une démarche garantissant le caractère fiable, rigoureux et honnête des recherches. Face à la pandémie du coronavirus COVID-19, la recherche scientifique se trouve confrontée à trois exigences en tension les unes avec les autres. D’un côté, la recherche biomédicale se doit de respecter des principes éthiques humanistes, tout en agissant dans l’urgence afin de trouver au plus vite des solutions thérapeutiques pour mettre fin à la pandémie. D’un autre côté, dans sa communication avec le grand public, elle doit répondre aux questionnements légitimes de la population, tout en évitant les effets d’annonce et en demeurant sobre, prudente, didactique et précise. Enfin, dans sa quête inconditionnelle de vérité, la recherche scientifique doit fonder sa démarche sur des principes d’intégrité scientifique qui paraissent, parfois, difficilement compatibles avec l’urgence. Pour autant, cette situation n’autorise pas que l’on s’affranchisse d’aucun de ces principes. Rappelons que l’intégrité scientifique recouvre l’ensemble des règles et valeurs qui régissent l’activité scientifique et en garantissent le caractère fiable, rigoureux et honnête. Leur observance est indispensable ; elle seule assure la crédibilité de la science et justifie la confiance que lui accorde la société. Rien ne justifie qu’au nom d’un pragmatisme de l’urgence, on contourne les exigences de la démarche scientifique et les procédures usuelles, en particulier la fiabilité et la transparence des méthodes utilisées, l’évaluation critique des publications par les pairs et l’absence de conflits d’intérêts. (...) Les questions éthiques que pose la recherche biomédicale peuvent faire débat, tout particulièrement dans le contexte de la crise actuelle. Elles ont été récemment analysées par Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’Université Paris Saclay dans un article intitulé « Recherche biomédicale : quels principes éthiques en temps de pandémie ? » (The Conversation, 27 mars 2020). Nous reprenons ici certains de ses propos.- Le recours à un traitement non validé en période de crise sanitaire pose des questions d’éthique
- Il y a un devoir moral de mettre en œuvre des essais rigoureux et à respecter les critères internationaux de bonne pratique des essais cliniques
- L’éthique de la recherche en situation de pandémie est une éthique de la responsabilité, de la rigueur, mais aussi de la prudence. Son cadre d’exercice est inspiré par des valeurs d’humanité, de préservation de la dignité, du respect de la personne, d’intégrité et de loyauté
- La transparence sur tous les aspects des soins, le consentement éclairé, la liberté de choix, la confidentialité, le respect de la personne, la préservation de la dignité » mais aussi, afin d’évaluer les effets du traitement, l’« obligation morale de collecter et de partager toutes les données générées, y compris à partir de traitements fournis pour un “usage compassionnel ». (accès à un médicament non approuvé en dehors d’un essai clinique) ».
À partir de là il est permis de se demander quelle autorité morale à l’État pour dire ce qui est éthique ou ne l'est pas ?
Éthique? Vous avez dit éthique?Dans le domaine de la santé :
Où est l'éthique quand l'État s'immisce dans les plus petits détails de la profession médicale, restreint la liberté de prescription et d'initiative? Quand les médecins ne peuvent plus prescrire et soigner en leur âme et conscience en respectant leur principe : « d'abord ne pas nuire » ?
Où est l'éthique quand, dès le début de l'épidémie, le gouvernement limite aux cas évolués l'utilisation du seul traitement, qui à condition d'être pris le plus tôt possible, pourait être efficace ?
Où est l'éthique quand il est interdit aux personnes âgées en EHPAD de voir leurs proches, leurs enfants et leurs petits enfants au prétexte de leur sauver la vie, alors que cette vie leur appartient ? Où est l'éthique quand des personnes au crépuscule de leur existence sont privées du bonheur de la vie sociale et familiale?
Où est l'éthique quand l’irrationnel et l'émotionnel inspirent le gouvernement gère par la peur une épidémie que lui a échappé, alors qu'elle était médicalement maîtrisable? Où est l'éthique quand le gouvernement enferme toute la population d'un pays parce qu'il a failli ? Où est l'éthique quand la Sécurité sociale trahit ses principes fondateurs et ne gère plus que des enveloppes budgétaires? Élargissons le débat : Où est l'éthique quand toute l’organisation d'un pays repose sur ce que Bastiat appelle la « spoliation légale » qui est ce qui porte atteinte légalement aux Droits Naturels et n'est rien d'autre que le vol légal de la vie des gens? Où est l'éthique quand une majorité qui n'est qu'électorale et de circonstance impose ses caprices à la population ? Où est l'éthique si l'on fait références aux turpitudes de la vie politique, aux petits accords entre amis, aux éliminations parfois très réelles d’opposants, à l'instrumentalisation du fisc et de l’URSSAF pour briser des adversaires, à une justice qui n'est que réglementaire. Où est l'éthique quand les atteintes aux biens et aux personnes restent impunies et que la loi ne s’applique pas partout ? Où est l'éthique quand ont traque les automobilistes et que l'on laisse agir les malfaisants ? Où est l'éthique quand aucun budget n'est équilibré depuis 1974 et que la dette publique s'accroît sans cesse, faisant reporter son poids sur les génétrations à venir ? Où est l'éthique quand pétris d'orgueil les gouvernants ne se remmettent jamais en question et persistent systématiquement dans les erreurs ? Où est l'éthique quand l'Éducation Nationle parcticipe à la destruction de la culture française? Où est l'éthique quand l'État écrit une Histoire officielle ? Quand l'État censure la liberté de pensée et d'expression avec la loi "anti fake news" et une loi contre la "haine sur internet" dite loi Avia ?Conclusion :
Les politiciens voudraient nous faire croire que l'éthique se limite à se conformer à des règlements qu'ils définissent seuls. Or il faut comprendre que quand la loi est pervertie, c'est à dire qu'elle accomplit ce qu'elle devrait interdire, la justice et l'éthique n'existent plus et le pouvoir est totalitaire. L'éthique consiste à respecter les Droits Naturels des individus : Liberté, Propriété, Personnalité. Le seul rôle de la loi est de les garantir et les protéger.
Or,l 'État ne les respecte que très peu et les respectera de moins en moins. Malheureusement le gouvernement profite de la crise catastrophique dans laquelle il a plongé de pays pour accroître son pouvoir. C'est à dire se mêler de tout et tout diriger. La vie privée n'existe plus, la liberté économique est détruite. Tout cela au nom des "leçons à tirer de la COVID-19."
Patrick de Casanove
Le 30 mai 2020
Article paru dans Contrepoints le 1er Juin 2020 sous le titre : " Raoult, The Lancet, l'État : des questions d'éthique et de politique "
Depuis sa parution la situation a évolué. The Lancet a retiré l'article concernant l'étude controversée et le coordonnateur à présenté s
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