L’étatisme : quatrième frein à l’entreprise
L’étatisme : quatrième frein à l'entreprise
Pour moi une des plus belles réflexions de Frédéric Bastiat est celle concernant l’État, dont le « petit soldat » est le fonctionnaire :
C’est bien le malheur français et se sont nos entreprises qui en payent le prix estimé, rien que pour le gaspillage induit, à 80 Mds€ par an !
UN ÉTAT DES LIEUX
La révolution industrielle informatique 4.0, qui a boosté la productivité de nos entreprises, n’a pas trouvé l’équivalant dans notre administration qui, forte de son immobilisme, a réussi l’exploit non pas de réduire mais d’augmenter son effectif dans des proportions ahurissantes, passant de 3,9 millions en 1981 à 5,6 aujourd’hui (+40%) auquel il faudrait rajouter une part importante des 1,9 millions de salariés des « associations » financées majoritairement par nos impôts.
Avec nos 30 000 Hauts fonctionnaires c’est une situation de rente insoutenable pour notre économie, d’autant plus qu’il faut savoir que, faute de « capacités internes », l’État fait de plus en plus appel à des « cabinets privés extérieurs spécialisés » !
Une telle inefficacité a fait prendre conscience à nos politiques qu’il fallait, pour y remédier, décentralisé cette administration ce qui a été amorcé sauf que, comme toujours en France, on rajoute une couche administrative sans touché à l’existant…Donc avec une nouvelle augmentation des effectifs !
Candidats aux dernières élections présidentielles François Fillon proposait une baisse du nombre de fonctionnaire de 500 000, Juppé de 300 000, Macron de 120 000 … Il en a créé plus de 20 000 alors qu’en réalité nous en avons 2 millions de trop!
Pour les sceptiques le seul fait de faire travailler, sur une carrière complète, nos fonctionnaires autant qu’en Allemagne (+30% jusqu’à la retraite) équivaut à 1,5 millions temps plein, il ne resterait que 500 000 à trouver, non pas dans les effectifs régaliens mais dans les administratifs qui les entourent et qui souvent leur mettent des bâtons dans les roues.
Résultat plus on en créé, moins ça fonctionne et on en a eu la preuve avec l’administration des hôpitaux dans la crise Covid, ça a commencé à fonctionné lorsque le personnel de santé les ont écarté …Et il ne faut pas croire que c’est mieux dans les autres administrations qui, il faut malheureusement le reconnaître, ont pris le pouvoir dans notre Pays !
LE RÈGNE DE L’IRRESPONSABILITÉ
Tout d’abord reconnaissons qu’il existe en France de très bons et dévoués fonctionnaires, malheureusement ce n’est qu’une minorité.
Principe de précaution ajouté à la Constitution oblige, tout est mis en place pour que nos fonctionnaires bloquent toute initiative où imposent des délais déroutants, exemple 5 à 10 ans pour une éolienne contre 2 ans maximum en Allemagne.
En sureffectif nos fonctionnaires, afin de justifier leur emploi, se sont mis à créer 400 000 normes et décrets contre seulement 80 000 chez nos voisins allemands, ils ont également « sur transposition » les normes européennes afin de les mettre en conformité avec le droit français, pénalisant encore plus nos entreprises.
La hantise de la responsabilité les oblige à obtenir un nombre imposant de signatures afin de la diluer, et malheur au projet d’urgence absolue si un des signataires est en vacance.
Tirer la « couverture » de protection semble être la règle N°1, quand on peut, on refile le dossier au « petit copain » pour ne pas en assumer la responsabilité.
De toute façon le fonctionnaire n’assume jamais sa responsabilité, s’il s’est trompé on ne le sanctionne pas, au contraire pour « s’en débarrasser » on lui donne de la promotion (Juge BURGAUD) et c’est comme ça que l’on retrouve souvent les plus inefficaces en haut de la pyramide.
LE PRIX EXORBITANT PAYE PAR NOS ENTREPRISES
Seule l’entreprise, principalement industrielle et agricole et celles qui y sont associées, créé de la richesse et donc toute dépense de l’État retombe sur elle, en effet elle paye impôts et taxes mais également, en leur fournissant un salaire, elle permet aux employés d’en payer leur part.
Les fonctionnaires étant financés par les recettes de ces taxes et impôts, c’est donc là encore grâce aux entreprises : Vous enlevez l’entreprise et plus rien ne fonctionne !
Chaque dépense de l’État doit donc être parfaitement justifiée et gérée au mieux, tout écart se répercute immédiatement sur la rentabilité de nos entreprises, là est donc la raison principale de notre déclassement industriel.
Le gaspillage d’argent dû à cette « overdose « de fonctionnaires se monte, depuis le début des années 80, soit en 42années de carrières, à environ 7000 Mds€ (3,5 M€ c’est le coût d’un fonctionnaire jusqu’à sa mort).
Vous pouvez vous imaginer quelle serait la situation dans notre Pays si nos entreprises n’avaient pas été ponctionnées à ce niveau, les entreprises doivent retrouver la compétitivité qu’elles ont perdue et rattraper le retard pris sur l’Allemagne.
Aujourd’hui nous devrions avoir un PIB à 3300 Mds€ au lieu des 2700 en 2019 !
UNE REFORME TOUJOURS REPOUSSÉE
Quarante-cinq ans que nous sommes en déficit, les plus sérieux de nos « hommes politiques » en sont désolés, mais aucun ne veut passer à l’acte !
Une peur bleue de provoquer une réaction violente du peuple que l’on n’a jamais correctement éduqué à l’économie.
Le temps qui passe accumule les dettes qui, immanquablement vont nous « sauter à la figure » et, plus on attend plus ce sera explosif, d’autant plus que des prémices d’inflation se profilent.
La tête dans le sable nous attendons l’inévitable en priant que ce ne soit pas notre génération qui la subisse : Une belle démonstration de notre lâcheté collective et du mépris pour nos propres enfants et petits-enfants !
UN THÈME QUI DOIT ÊTRE AU CŒUR DE LA PRÉSIDENTIELLE 2022
Ce sera le plus important enjeu de notre civilisation européenne, soit on y arrive, soit notre Pays sera rejeté de l’Europe, ou pire l’Allemagne en sortira, dans les deux cas ce sera la fin de ce beau rêve avec pour nous une descente aux enfers et des « prédateurs » de tout genre qui vont se ruer sur nous et nous faire sortir de l’Histoire.
C’est pour ça que la réduction des dépenses de l’État, principalement par le retour à un effectif administratif au même niveau que nos concurrents, devra être le thème principal de la prochaine campagne présidentielle !
C. GOUDRON
Article paru dans Contrepoints
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