Macron du vide au néant,

Macron du vide au néant,

 

 

Or donc le 17 avril le Macron nouveau est arrivé. Celui qui ne s’attendait à rien ne fut pas déçu. Le bon peuple eut droit à un monologue d’un vide sidérant.

 

Il a fait allusion à la reconstruction de Notre Dame de Paris. Il a souligné combien, souvent, il avait été mis en garde, sur l’impossibilité de la reconstruction, dans un laps de temps aussi court. Mais lui, Macron, avait décidé que cela se ferait, et cela s’est fait. À partir de là le message est clair : son volontarisme servi par sa clairvoyance et son audace résolvent tout les problèmes. Seul, il avance pour la France, seul, il vainc les réticences et les difficultés, ou il les écarte. Il est le sauveur. Macron a détruit la France en six ans, seulement trois si l’on compte à partir des COVID. Il la rebâtira en cent jours. Après quoi le 14 juillet il marchera sur les eaux. La France, avant la fin de son mandat, sera devenue un jardin où coule le lait, le miel et un vin qui n’enivre pas.

 

Le troisième chantier

 

Dans son catalogue de vœux pieux, limitons nous au troisième chantier, « le progrès pour mieux vivre », où il aborde le domaine de la santé.

 

On est jamais si bien servi que par soi-même. Dans ses propos dithyrambiques sur ses prétendues réussites on trouve « 11 millions de français ont pu bénéficier du reste à charge zéro pour leurs lunettes leurs appareils auditif ou leurs prothèses dentaires. » Par modestie sans doute, ou parce que ce ne sont pas des soins peut-être, il a oublié une avancée remarquable, et combien vitale pour la reconstruction de la France et la santé des Français : les capotes seront « gratuites » pour les moins de 26 ans. Cela complète une autre mesure capitale : la « gratuité » des protections périodiques pour les étudiantes. En vérité capotes et protections seront payées par les Français.

 

« Nous avons mis fin au numerus clausus » Il est devenu un « numerus apertus ». Ce qui dans la vie ne change pas grand-chose. « ce nouveau système veut donc donner un nombre minimum d’étudiants et non en limiter le nombre. Ce chiffre sera notamment décidé par les universités, en collaboration avec les Agences Régionales de Santé (ARS), qui connaissent les réalités du terrain. Pour autant, le "numerus apertus" sera choisie en fonction de la capacité de l’université ». Le nombre de médecins formés n’est qu’une partie du problème. L’autre partie est : quelle médecine vont-ils pratiquer, en termes de compétences, qualité, et temps de travail ?

 

« et nous avons massivement investi dans notre hôpital. » Si c’est le cas le résultat n’est pas à la hauteur. C’est du mal investissement typique du socialisme: des sommes considérables ne sont pas affectées là où elles sont le plus utiles. Les lits, les services, les établissements continuent de fermer. « d’ici la fin de l’année prochaine nous devrons avoir désengorgé tous nos services d’urgence. » Les Urgences ont été ravies d’apprendre que ce qu’elle attendent depuis des années peut être mené à bien en un an. Parions qu’elles resteront submergées.

La médecine libérale, oubliée du Pouvoir, va à vau-l’eau, les généralistes sont méprisés et abandonnés. Sept jours après l’adresse aux Français, le règlement arbitral rendu après l’échec des négociations sur la nouvelle Convention, qui devait lier les médecins et la Sécu pour les années à venir, n’offre aucune perspective nouvelle pour les médecins. Il très significatif de la sclérose française. Rien ne change sur le fond. Quelques curseurs sont déplacés, avec quelques euros de plus par-ci par-là. Mais aucune liberté n’est rendue professionnels de santé. Le gouvernement approuvera le règlement arbitral, il ne comprend pas le problème. Il ne peut le traiter.

 

Secteur public ou secteur privé, il manque toujours des médecins, des infirmières, des aides-soignants, et les délais d’attente pour un soin sont de plus en plus longs. Mais nous voilà rassurés :

« D’ici la fin de cette année 600000 patients atteints de maladies chroniques qui n’ont pas de médecin traitant en disposeront » Cela relève de la prophétie Ésaïe 35
1Le désert
(...) se couvrira de fleurs »

Les 7,4 millions de Français qui vivent dans un désert médical depuis des années apprécieront
Ceux qui, sans vivre dans un désert, ne trouvent pas de médecin traitant apprécieront tout autant.

En matière de prévision, en voici une autre : « 20 millions de Français sans médecin d’ici 5 ans, le chiffre qui fait peur »
Les déserts médicaux vont bien, et ont de beaux jours devant eux. Merci pour eux.

 

Redescendons sur terre

 

Après cette intervention brillantissime nous n’en savons guère plus sur les mesures concrètes à prendre.

Soyons un peu triviaux et redescendons sur terre.

Le seul enjeu qui vaille en matière de santé est que tous les Français soient soignés, quelles que soient les circonstances. Ce n’est pas de « sauver le système de santé » par des mesures paramétriques, à renouveler sans cesse parce qu’inefficaces. Le système de santé est, en France prisonnier du carcan administratif. C’est le politique qui décide. C’est pourquoi le système de santé dépérit, et qu’il ne peut se corriger. Le système « libéral » n’a en France rien de libéral.

 

Il ne peut y avoir de système de santé performant sans une société prospère, une énergie fiable abondante et bon marché.

 

Nous n’en prenons pas le chemin.

Si Macron prétend qu’« ensemble nous avons fait face à l’épidémie, à de nombreuses crises depuis 6 ans, à tant de périls. À chaque fois j’ai cherché à libérer les énergies, à protéger, les plus faible, à tenir l’unité du pays avec le seul intérêt de la nation comme guide. » La vérité est que, loin de protéger les gens :

- il a créé la « crise COVID ». Il a transformé une infection respiratoire virale, pas plus dangereuse qu’une autre, en « crise COVID ». Il a disloqué les liens sociaux, enfermé les gens, beaucoup en sont morts ne serait-ce que faute de soins. Il a fait « vacciner » les Français, de force, avec un produit expérimental, plus nocif que pour beaucoup. Une très grande partie de la population n’a pas grand-chose à craindre du coronavirus.

- il a aggravé l’inflation, avec le « quoi qu’il en coûte ». Il y a ajouté la hausse des prix entraînée par les sanctions prétendument contre la Russie. Il a plongé des millions de Français dans la misère en les sanctionnant au prétexte de punir les Russes.

- il a entraîné la France dans une guerre qui ne la concerne pas. Nos libertés ne sont pas menacées, hormis par nos dirigeants. Il n’est pas acteur de paix. Il nourrit cette guerre par ses livraisons d’armes. Des milliers de gens, qui ne devraient pas mourir, meurent.

- il a restreint leurs possibilités de déplacement (ZFE), de logement (Loi climat et résilience sur les passoires thermiques)

- il a rendu l’énergie rare et chère. On trouve en vrac : fermeture de Fessenheim, adossement du prix de l’électricité sur celui du gaz, gabegie éolienne, refus du gaz russe bon marché au profit du gaz Américain bien plus cher. Soumission à l’Europe oblige.

- il a dilapidé l’argent public, creusé les dettes et le déficit. Dans son adresse il prétend avoir fait la dite « réforme des retraites » car, ne rien faire c’était « laisser s’accumuler dettes et déficits » Or gaspiller l’argent public est la marque de ses mandats. Non seulement, comme ses prédécesseurs depuis 1974, il n’a équilibré aucun budget, mais il a fait exploser les déficits et la dette.

 

La prospérité et l’abondance ne sont pas pour demain, ni après demain. « L'homme a d'autant plus de chances de prospérer qu'il est dans un milieu plus prospère » écrit Bastiat dans le chapitre IV des « Harmonies économiques », « Échange ». L’inverse est vrai : l'homme a d'autant moins de chances de prospérer qu'il est dans un milieu plus misérable. Malheureusement c’est ce milieu de plus en plus misérable qu’engendre la politique de Macron. « La fin de l’abondance », autrement dit la disette, est au bout du chemin.

Or pour que les Français bénéficient d’un soin il faut qu’il existe, qu’il soit disponible et, en bout de chaîne, qu’il soit accessible à tous. La prospérité et l’abondance concernent l’existence, la disponibilité et l’accessibilité. La dite « gratuité » ne concerne que l’accessibilité.

 

Il ne peut y avoir de système de santé performant sans liberté de tous les acteurs

 

« Notre système de santé sera aussi profondément rebâti ». Cela devra passer par des réformes systémiques dont il ne veut pas : Réformes systémiques qui devront concerner tout le système socio-économique français. Sinon cela ne fonctionnera pas. Il dit à propos des millions de Français défavorisés, « Nous trouverons là encore des solutions concrètes pour améliorer la vie quotidienne . Chacun appréciera le « là encore », qui voudrait dire qu’il a déjà trouvé une solution pour résoudre un problème. Pour paraphraser de Gaulle : les problèmes qu’il a créés, on les trouve, les solutions qu’il a trouvées, on les cherche.

 

Voici quelques propositions :

 

La liberté économique : salaire complet, peu d’impôts, libre choix de la couverture maladie. Ce sont ces mesures qui permettront aux Français de choisir. Filet de sécurité pour les plus démunis, financé par l’impôt. Il pourra prendre la forme d’un chèque assurance santé parce que, même pauvres, les gens ont du bon sens et peuvent choisir. Les retraites seront par capitalisation, elles seront certaines, choisies librement quant à leur montant et date de départ. Cela permettra à l’économie de se financer par l’épargne et non la planche à billet.

La liberté économique pour les établissements de santé et pour les professionnels de santé. Ils doivent êtres libres dans leur organisation professionnelle, comme dans leurs financements et rémunérations.

La liberté économique pour l’entreprise qui n’aura plus à supporter le carcan de multiples prélèvements et règlements, obligatoires, étouffants et multiples. Les charges disparues l’URSSAF n’aura plus lieu d’être.

L’énergie abondante et bon marché s’obtient par la réouverture de Fessenheim et le développement du nucléaire, l’abandon de la « transition énergétique », le retour à des relations normales avec la Russie, la sortie du carcan européen.

 

L’État français travaillera pour la France. Il sera concentré sur ces fonctions régaliennes, justice, sécurité des biens, des personnes, de la Patrie. L’État cessera de régenter la vie des gens.

 

En peu de mots il faut mettre fin à la « spoliation légale »

 

Il y a deux interprétations à son intervention

 

- Soit il croît ce qu’il dit, et c’est du délire

- Soit il ne croît pas ce qu’il dit, et il ment et veut nous manipuler.

Dans les deux cas la France est mal partie.

 

Comment croire que quelqu’un, qui a détruit la France et plongé bien des Français dans la misère, pourrait les sortir du pétrin dans lequel il les a mis ?

Comment croire que les mêmes mesures nocives, que la même politique économique toxique, pourrait porter des fruits différents, en en changeant simplement quelques paramètres. C’est à dire en répartissant différemment la spoliation légale ?

Comment croire que la même politique étrangère, suicidaire pour le pays, pourrait rendre sa « grandeur » et son indépendance à la France ?

 

Les politiciens doivent comprendre qu’ils ne peuvent faire le bonheur des gens malgré eux, et qu’on ne tue pas les gens pour les libérer.

 

« Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » est un proverbe à la mode. Macron ne va nulle part et conduit la France de plus en plus vite à l’abîme. À systématiquement laisser les Français sur le bas-côté, il se retrouvera tout seul, le vide autour de lui. C’est le seul résultat possible à sa politique vide de sens, qui conduit la France au néant. Triste bilan.

 

Leçon gasconne :

 

Macron aime, parait-il, les chants traditionnels . Il semble de circonstance de lui rappeler celui-ci : « « Los pica tarròcs », Cançon de susmauta deus paisans deu Baish-Ador en 1920 » ». Il méditera avec profit les deux derniers couplets :

 

« Dab los fesilhs,

Los dragons e las horcas,

Que partiràm

Véder tot aqueth monde.

Se son malauts,

E ben que'us suenharàm !

Ah ! Diu vivant !

7

Nòste trabalh

Qu'a engreishat la tèrra

Per arpastar

Aquera mossurèra.

Qu'a pro durat !

Aquò cambiar que vam !

Ah ! Diu vivant ! »

Article paru dans « Le Courrier des Stratèges » sous le titre : Macron retourne là d’où il n’aurait jamais dû sortir, le néant politique.

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