L’Europe en butte à l’attaque islamique
L’Europe est confrontée depuis la fin de la période coloniale à l’arrivée sur son territoire de diverses populations musulmanes, et les islamistes radicaux y voient l’occasion d’étendre sur ce continent le règne de l’islam. Et la confrérie des Frères musulmans, bien sûr, est à la pointe du combat. On doit donc s’inquiéter des capacités de l’Europe à faire face à ce phénomène, d’autant que cette partie du monde occidental se trouve sur le déclin.
Une Europe en déclin :
A la fin de la première guerre mondiale Oswald Spengler avait publié un ouvrage qui fit grand bruit : « Le déclin de l’Occident » (Verlag. H. Beck, 1918) : c’était un adepte de Nietzsche. Il expliquait que l’Europe était en train de se détruire, et il invitait les Européens à prendre conscience que l’Occident était un colosse aux pieds d’argile.. Du côté français, on eut aussi un penseur comme Paul Valery qui voulut, lui aussi, nous avertir, disant avec amertume : « Nous autres, civilisations, nous savons que nous sommes mortelles » ( « La crise de l’ esprit », NRF, 1919). Peu après, il y eut la grande crise économique de 1929 suivie, quelques années plus tard, par la seconde guerre mondiale qui, à nouveau, a affaibli considérablement toutes les nations européennes. La puissance des États-Unis s’en trouva renforcée, mais toutes les nations européennes qui avaient des colonies durent céder face aux revendications de plus en plus pressantes des indépendantistes.: les Anglais se retirèrent de l’Inde, les Hollandais de l’Indonésie, les Belges du Congo, et les Français de l’Indochine ainsi que des pays du Maghreb et de l’ Afrique Sub-saharienne, laissant ce territoire immense et riche en pétrole qu’est l’ Algérie alors qu’il s’agissait d’une terre devenue française constituée de trois départements. Et le sentiment de déclin s’est ainsi un peu plus accentué. Le philosophe Michel Onfray a ainsi, à son tour, comme l’avait fait avant lui Oswald Spengler, publié un ouvrage intitulé « Décadence » (Flammarion 2017). Et comme c’est le cas pour tous les pays dont la civilisation est en déclin, on a assisté à l’arrivée de flux importants de migrants qui, profitant de l’aubaine, vinrent s’installer pour mettre la main sur les richesses existant. Il faut se souvenir de ce constat fait par le grand historien américain des civilisations Carrol Quigley, mort en 1977 : « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin».( « The evolution of civilizations », Macmilan Publishing Co., 1961).
Un islam conquérant et revanchard
L’islam est par nature conquérant, l’objectif des adeptes de cette religion étant que le monde soit soumis aux lois de Dieu, telles qu’elles ont été dictées au prophète Mahomet par l’archange Gabriel (Jibril), au VIIe siècle de notre ère. Et dans le coran Dieu enjoint à chaque musulman de lutter pour qu’advienne son règne sur notre terre. Plusieurs sourates sont très explicites d’ailleurs, à cet égard, comme par exemple : « Il (Dieu) préfère les combattants aux autres » (4,95-90) ; ou, encore : « Ô Prophète, incite les croyants à combattre ! Vingt braves d’entre eux terrasseront deux cents infidèles » (8,65). Ainsi, l’islam raisonne-t-il en termes de « dar al islam » (maison de l’islam), c’est à dire les territoires déjà aux mains des musulmans, et « dar al harb » (maison de la guerre), c‘est à dire les territoires restant à conquérir. Il s’agit, pour chaque croyant, d’agrandir le « dar al islam ».
Pour ce qui est du caractère revanchard de l’islam, cela tient à deux choses. D’abord, au fait que depuis des siècles la civilisation occidentale domine, dans le monde, la civilisation musulmane : or, cela avait été l’inverse, précédemment. Dans les premiers siècles de notre ère, en effet, la civilisation musulmane avait dominé la nôtre, avec en particulier le foyer rayonnant de Cordoue (Al Andalus) ; puis, à partir du XVIe siècle, ce fut l’inverse, le tournant ayant été marqué par la victoire de Lepante, en 1517, où la flotte de la Sainte Ligue vainquit la flotte ottomane. Autre élément : le colonialisme. Au XIXe siècle beaucoup de pays musulmans se trouvèrent placés sous la coupe des pays européens ; mais dans la seconde moitié du XXe siècle les musulmans les en chassèrent, la guerre d’Algérie étant le dernier épisode de ces luttes. Les musulmans se trouvent ainsi, maintenant, sur une pente ascendante, d’autant qu’ils possèdent d’immenses ressources pétrolières, un « don d’Allah » disent ils, ce qui leur permet de tenir la dragée haute aux Occidentaux qui, eux, en sont dépourvus.
Il faut voir que L’islam, pendant des siècles, s’était endormi, et c’est un instituteur égyptien, Hassan el Bana, qui, en 1928, l’a réveillé en créant la « Confrérie des Frères musulmans » qui a pour objectif de « lutter contre l’emprise laïque occidentale et l’imitation aveugle du modèle européen ». La confrérie a pour slogan : « Notre idéal, c’est Dieu ; notre leader, c’est le Prophète ; notre constitution, c’est le coran ». Hassan el Bana a engagé les musulmans à s’appuyer sur l’islam pour lutter contre les pays occidentaux, et ce fut le début des luttes des pays colonisés pour leur indépendance. Sayyed Qutb, le théoricien du mouvement, envoyé par son administration aux Etats-Unis, en revint ébahi : il lança aussitôt une campagne extrêmement virulente contre les Occidentaux, qualifiant leur civilisation de diabolique, égoïste, sans dieu, primitive (jahiliyya)….., et il dissuada ses coreligionnaires d’y adhérer. Le mouvement des Frères musulmans s’est répandu au Moyen Orient, puis il s’est infiltré dans les pays européens où il incite les diasporas musulmanes à surtout ne pas se fondre dans les populations qui les accueillent. Un des plus ardents protagonistes du mouvement en Europe a été, ces dernières années, Tariq Ramadan, le petit fils du fondateur. C’est tout particulièrement l’écrivain franco-Algérien Boualem Sansal qui nous met en garde : il nous dit, par exemple dans l’interview qu’il a accordée les 14-15 octobre derniers au Figaro, à propos du combat que les islamistes mènent dans le monde : « Il faut, par ordre d’Allah, convertir, soumettre, ou détruire : cette guerre sainte ne cessera qu’à la victoire totale d’Allah sur terre. Voilà ce à quoi nous avons affaire ; voilà ce qui tourne dans la tête des islamistes ». Et, dans l’Express du 18 Aout 2021, il avait eu le courage de déclarer : « Si je devais choisir un seul mot pour dire le mal de notre temps, je dirais : l ’islam ».
Une Europe qui s’interroge :
Marcel Gauchet dans « Le désenchantement du monde » (Gallimard,1985) explique que dans les pays occidentaux il s’est opéré une sortie de religion. La religion a cessé d’organiser la société et de la structurer. Elle a été remplacée par l’idéologie des droits de l’homme : une « nouvelle religion », disent certains. L’Europe, ainsi, s’est dotée, en 1950, de la « Convention Européenne des droits de l’homme et des libertés », avec un organe de contrôle et une Cour de justice. L’idéologie des droits de l’homme modèle donc, aujourd’hui, les sociétés occidentales, et au titre de cette idéologie l’islam et les musulmans ont le droit de s’installer et de développer leur idéologie dans les pays européens, comme ils l’entendent. On constate, en permanence, que le Conseil de l’Europe est favorable, par principe, au développement de l’islam dans nos sociétés, comme le montre sa recommandation 1162, datant de 1991, qui loue « la contribution de la civilisation musulmane à la culture européenne » ; et la résolution 1743, toujours du même organisme, déclare sans ambiguïté : « Les musulmans sont chez eux en Europe ». On imagine volontiers dans quelles dispositions d’esprit sont les juges de la Cour Européenne quand ils ont à juger d’affaires où l’on voudrait s’opposer à des revendications formulées par des musulmans. D’ailleurs, la Turquie et l’ Azerbaïdjan sont membres de Conseil de l’Europe.
Laurent Sailly, dans un article sur Contrepoints en date du 20 octobre dernier, nous explique que la Cour Européenne bride la souveraineté des peuples et des nations ; et Jean-Louis Harouel ,professeur émérite de droit, a publié un excellent ouvrage sur ce sujet, qu’il a intitulé « Les droits de l’homme contre le peuple » (Desclée de Brower,2016) .Pour pouvoir agir librement il faudrait se dégager de ce traité : l’article 58 de la Convention prévoit bien une clause de dénonciation, mais très vite les Etats seraient sanctionnés et par la CJUE (la Cour de Justice de l’UE) et la CEDH (la Cour de justice européenne des droits de l’homme).
Dans le cas de la France, la solution consiste à réviser l’article 55 de notre Constitution qui prévoit la primauté des traités internationaux sur nos lois nationales : et, pour cela, il faut un referendum. C’est donc à notre gouvernement de réaliser à quel point il est urgent d’agir : pour l’instant, on en est à préparer une nouvelle loi sur l’immigration qui n’apportera aucune solution au grave problème qui est à résoudre.
Il faut se souvenir de ce que le cheikh Youssef al Qaradâwi, mort en 2022, le maître à penser mondial des Frères musulmans, avait déclaré en 2002, à Rome : « Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons ; avec nos lois coraniques nous vous dominerons ».
Claude Sicard, auteur de « Le face à face islam chrétienté :quel destin pour l’Europe ? », et « L’islam au risque de la démocratie », préface de Malek Chebel (Ed. François Xavier de Guibert).
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