Les Syndicats : cinquième frein à l’entreprise :
Les Syndicats : cinquième frein à l'entreprise
En pleine crise sanitaire et économique, après une année 2020 terrible dont les conséquences sur l’emploi se profilent dans les prochains mois, une mobilisation de tous les Français est indispensable … Pendant ce temps-là, la CGT lance plusieurs préavis de grève !
UN SYNDICALISME POLITISE
Il y a longtemps que le syndicalisme français n’a plus comme priorité la défense des intérêts des salariés mais celle de leur propre organisation.
Si ce n’est pas encore devenu un parti politique le Syndicat français, dans sa grande majorité, s’est affilié à un parti politique et n’hésite plus à donner des consignes de vote à ses adhérents.
C’est donc normal que, comme les partis politiques, ils attirent de moins en moins d’adhésions déjà les plus faibles parmi les pays européens : 80% en Suède, 25% en Allemagne et 8% chez nous dont une majorité dans les services publics !
UNE REPRESENTATIVITE OBSOLÈTE
En effet, la représentativité de nos syndicats date de l’après-guerre avec la circulaire du 28 mai 1945 qui, entre autre, intégrait « l’attitude patriotique pendant l’occupation » même si, sur ce point on peut y contester la CGT bras armé du parti communiste qui, le moins que l’on puisse dire, manquait de patriotisme pendant le pacte germano - soviétique .
Aujourd’hui ce critère n’existe plus mais a laissé, pendant de nombreuses années, se développer celles qui dominent toujours le syndicalisme français : la CGT, FO, CFTC (qui deviendra la CFDT en 1964) et CFE CGC.
Toute nouvelle entité syndicale qui ne vient pas d’une évolution ou d’un éclatement d’un de ces quatre « dinosaures » aura du mal à émerger.
UN FINANCEMENT COMPLEXE ET OPAQUE
Il est vrai qu’avec un taux de syndicalisation aussi bas, les cotisations des adhérents (190 millions€) ne suffisent pas et représentent, selon le rapport Pérruchot, en moyenne que 5% des 4 Mds€ qu’ils coûtent à la collectivité.
Dans ces 4 Mds€ (dont 1.34 Mds€ dans la fonction publique) sont intégrés les «équivalent temps pleins » mis à disposition de nos syndicats (estimés à 50 000 par « tous contribuables » dont 14 000 pour la fonction publique).
Dans un système aussi opaque il est très difficile de quantifier exactement ces financements, faux-t-il y rajouter celui des comités d’établissement tenu à plus de 75% par les syndicats, lorsque l’on sait que le seul budget du CE d’ EDF atteint le demi-milliard d’Euros (7% de la masse salariale) avec un effectif dépassant les 5000 employés ?
UN RECORD EUROPÉEN DES JOURS DE GRÈVE
Avec le taux de syndicalisation le plus bas la France est le pays qui compte, et de loin, le plus grand nombre de jours de grève pour 1000 salariés :
Suisse 1, Allemagne 16, Royaume Unis 21, France : 118
C’est dire que l’entreprise, directement et indirectement, finance ce qui est devenu son plus grand ennemi !
SYNDICATS ET DROITS ACQUIS
Une des particularités du combat syndical en France est ce fameux « droit acquis ».
Je ne remets pas en cause le droit des syndicats à revendiquer des avancées sociales et pécuniaires mais, contrairement aux syndicats allemands autrement plus constructifs, une baisse même temporaire de ses « conquêtes » en temps de crise est pratiquement inenvisageable, un jusqu’au-boutisme qui a amené souvent à la liquidation de l’entreprise qu’il représente !
On peut mettre au même titre les « contreparties » exigées systématiquement lorsque, dans de rares cas, l’administration fait un geste envers les entreprises, geste qui souvent n’est qu’un juste retour sur une des spécialités de notre pays à entraver notre compétitivité.
SYNDICALISME ET LIBÉRALISME
Dans un précédant article j’ai parlé de l’inversion du sens des mots et la dénonciation par nos syndicats du « libéralisme à la française » qui serait à l’origine de tous nos maux est une contrevérité qu’il nous faut absolument dénoncer.
La France est un pays étatiste, il applique, avec ses prélèvements obligatoires confiscatoires, l’inverse du système économique libéral et si vous, syndicats salariés, à juste titre, n’êtes pas content de cette situation c’est le libéralisme que vous devriez défendre.
SYNDICALISME PATRONAL
On peut leurs reprocher deux choses :
En premier lieu d’accepter un financement publique même partiel qui ne peut les rendre que tributaire du bon vouloir de nos gouvernements, à noter que son nouveau Président Geoffroy Roux de Bézieux milite pour en sortir.
En second et c’est pour moi très important, le manque de combattivité pour exiger de nos gouvernants une diminution drastique des contraintes, taxes et impôts dont la France est devenue championne toute catégorie, ceci afin de retrouver une compétitivité perdue !
EN CONCLUSION
Encore une fois un alignement de nos syndicats sur le modèle allemand devient urgent et impératif si nous voulons sortir de cet engrenage mortifère !
C. GOUDRON
Lire "Code du travail troisième frein à l'entreprise"
Lire "Impôts et taxes deuxième frein à l'entreprise"
Lire "Un frein à l'entreprise : L'URSSAF "
Lire " Quatrième frein à l'entreprise : l'étatisme "
Découvrir "Bastiat 2022, idées libres de droits"
Article paru dans Contrepoints
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