L'écologie confisquée

L'écologie, science de l'habitat, comme toute science est politiquement neutre, repose sur des faits, est soumise à la recherche, à l'expérimentation, donc au doute qui est la remise en cause permanente des connaissances acquises. Cette remise en cause permanente est gage de progrès. L'écologie est à la mode depuis plusieurs années. Or cette science a été confisquée par un camp et transformée en parti politique, en étiquette électorale. Quand la politique se mêle de science la catastrophe est inévitable. Dans un système que l'on appelle démocratique et où règne la loi de la majorité, de petits groupes de pression peuvent avoir un immense pouvoir de nuisance. Les politiciens pour être élus doivent trouver une majorité électorale. Quand les scrutins sont serrés, des groupuscules se retrouvent en position de faiseurs de roi, ce qui leur confère une importance démesurée, sans rapport avec leur poids réel dans la population. Parallèlement de larges parties de cette population sont dénigrées et réduites au silence. Or, dans notre système, la victoire à l'élection confère un pouvoir absolu sur la société française. Alors que le gouvernement n'a de cesse de protéger les consommateurs contre une prétendue « obsolescence programmée » privée, pour parvenir à leurs fins, les écologistes instaurent « l'obsolescence politiquement programmée ». Si l'on réfléchit, on réalise très vite que la fiabilité, la duré de vie, la robustesse, la solidité sont des arguments de vente. C'est pourquoi dans un marché libre, donc concurrentiel, l'obsolescence programmée privée a peu de chance de... durer bien longtemps. Ce n'est pas le cas de l'obsolescence programmée politiquement parce qu'elle s'appuie sur la force de la loi. La production et la consommation d'énergie sont indispensables à la vie. En économie humaine, la production d'énergie bon marché et abondante est un facteur essentiel du développement de l'Humanité, de sa prospérité, de son bien-être. Malheureusement pour notre vie quotidienne le secteur de l'énergie est tombé sous la coupe des écologistes. La succession de lois et de règlements à visée « transition énergétique » ou « écologique » n'est rien d'autre qu'une obsolescence programmée, soumise à la loi, donc appliquée si nécessaire par la contrainte et la violence légale. Ainsi quand la loi renforce les normes d'isolation des bâtiments, tous ceux qui sont à l'ancienne norme deviennent obsolètes. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne sont plus confortables, ni utiles, ni performants. La conséquence est que les gens devront engager des travaux ou dépenser plus que prévu, pour se mettre « aux normes ». Il en est de même quand le gouvernement veut réduire arbitrairement la filière nucléaire, alors qu’elle est parfaitement opérationnelle, et détruire des centrales efficaces et sûres. Le diesel est une autre victime de l'intervention de l'État dans le domaine de l'énergie. Ces technologies deviennent politiquement « obsolètes » Dans tous les cas les Français doivent dépenser leur argent là où le gouvernement les contraint de le faire et non selon leurs souhaits. Contrairement à ce qui est avancé, cette obsolescence politique, ces « démantèlements » ne créent aucune richesse, ni emploi, « vert » ou autre. Pour reprendre Bastiat, il y a « ce qu'on voit » : les emplois induits par la destruction et par les incitations étatiques, et « ce qu'on ne voit pas » : les emplois détruits et les emplois qui auraient vu le jour dans des secteurs différents, mais librement choisis par les Français. C'est le « mal-investissement ». Le problème de ce qu'on ne voit pas c'est ...qu'on ne le voit pas, tandis que ce qu'on voit fait la une des médias et la gloire des politiciens. Cette politique revient à mettre en pratique le sophisme « il faut une bonne guerre pour relancer l'économie », parce que les destructions des combats doivent entraîner reconstruction, donc travail, donc prospérité. Ici pas besoin de guerre, la loi programme la destruction légale et en fait le nec plus ultra de la science économique. Si l'on pousse le raisonnement jusqu'au bout, on ne peut que constater que cette politique peut être aussi matériellement destructrice qu'une guerre. Les « écologistes » n'aiment pas les gens. Ils ne leur font pas confiance. Ils jouent sur la peur. Ils se font les prophètes d'une apocalypse dont la cause serait l'Humanité. Pour sauver les gens malgré eux, ils ont repris à leur compte le fantasme socialiste de « l'Homme nouveau » dans une société nouvelle, la leur évidemment. En France l'arrivée au pouvoir est une opportunité pour diffuser un même son de cloche dans les médias. La raison est chassée au profit du sentiment. L'émotion remplace la réflexion. Patrick de Casanove Président du Cercle Frédéric Bastiat



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