Le Danger de la Négligence Occidentale des Droits Individuels
Par Finn Andreen, avril 2024
Bien que la classe politique occidentale ne cesse de critiquer le caractère « autoritaire » de certaines nations, il faut d'abord balayer devant sa porte, pour paraphraser Goethe. En effet, les nations occidentales et les institutions internationales rongent depuis des années la liberté et les droits des individus et des entreprises.
Premièrement, les exorbitantes pressions fiscales et inflationnistes sur les populations occidentales ne devraient jamais être considérées comme « normales » ou « acceptables » ; elles constituent de graves violations de droits de propriété en elles-mêmes. Ces seules pressions contribuent à expliquer, en grande partie, la stagnation économique et la décadence politique actuelle des sociétés occidentales. En outre, des pouvoirs inédits ont été accordés à la police et aux forces de sécurité occidentales, dont beaucoup sont désormais permanentes. Wikileaks et d’autres ont révélé les programmes de surveillance de populations qui sont pratiqués impunément par des agences de renseignement occidentales.
La censure, la désinformation et la propagande sont pratique courante par tous les gouvernements et médias traditionnels, et qui plus est dans les démocraties occidentales, où la gestion de l'opinion publique est cruciale. Mais la violation des droits en Occident a pris une tournure dramatique pendant la pandémie de Covid-19, avec les confinements, liberticides et injustifiés, de personnes en bonne santé, avec une vaccination rendue pratiquement obligatoire, ainsi que d’autres scandales politiques et sanitaires concernant les vaccins.
D'autres restrictions à la liberté d'expression sont maintenant à l'ordre du jour. De nouvelles lois, comme la loi RESTRICT (« anti Tik-Tok ») aux États-Unis et au loi sur les services numériques (DSA) en Europe, sont implémentées sans accord populaire, ostensiblement pour protéger les gens. Cependant, ces initiatives permettent à l’élite oligarchique occidentale d'accroître son contrôle sur la société, de mettre en œuvre son programme mondialiste, et de se protéger contre une potentielle contestation populaire.
Pourtant, dans un avenir proche, les choses vont même probablement empirer. Du contrôle alarmant des vies individuelles par l’adoption forcée d’un portefeuille d’identité numérique, aux monnaies numériques, aux graves conséquences économiques et sociales des "Green Deals": les sonnettes d'alarme sonnent depuis un certain temps déjà.
Compte tenu de ces graves violations des droits individuelles et de ces menaces de nouvelles violations par une petite minorité, on pourrait s'attendre à bien plus d’opposition de la majorité. Certes, il y a des poches de désobéissance civile, comme les encourageantes manifestations des agriculteurs en Europe, mais il s'agit de mouvements spécifiques, de personnes qui aujourd’hui subissent gravement et directement les politiques susmentionnées.
Il y a des signes positifs de désapprobation de la politique menée par l’élite dirigeante occidentale, comme une perte mesurable de confiance dans les médias traditionnelles et dans le dirigeants politiques. Mais il n'est pas possible de dire qu’il y a une opposition massive à ces violations flagrantes de droits individuels. Ainsi, avant de se demander quelles sont les conditions nécessaires à un changement politique radical en Occident vers davantage de liberté, il semble nécessaire de se pencher d'abord sur cette indifférence dominante de la majorité dominée.X
Les Textes « Sacrés » de la Liberté
Le monde occidental a pu produire des textes aussi inspirants que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et le Bill of Rights (Déclaration des Droits) aux USA, tous deux en 1789. Leur but était de garantir la protection des droits et des libertés individuels contre la coercition de l'État. Depuis plus de deux siècles, ces deux documents ont joué un certain rôle de garde-fous contre les violations les plus flagrantes des droits individuels commises par les gouvernements occidentaux à l'encontre de leurs sujets.X
Il convient de noter, cependant, que ces documents ont non seulement été interprétés de manière "flexible" mais ont également été violés, même ouvertement, à de nombreuses occasions (par exemple la conscription forcée et la fiscalité « confiscatoire », pour ne citer que cela). Cela est inévitable lorsque de tels droits ne sont protégés que par la volonté de législateurs et de juges d'adhérer à de vieux parchemins, aussi « sacrés » soient-ils supposément. Compte tenu de la protection constitutionnelle relativement faible des droits individuels que ces documents ont de facto fourni, il n'est pas surprenant que ces droits, et en particulier le plus fondamental - le droit à la propriété - puissent être si facilement sapés de nos temps.
La Négligence des Droits
Il est possible de voir que cette scandaleuse violation des droits peut se produire pour plusieurs raisons en Occident. Premièrement, dans la culture post-moderniste dominante, le sens des mots est subjectif, positiviste, et n’est pas être pris très au sérieux. Cela se reflète dans le zeitgeist actuel qui considère l'intervention étatiste comme non seulement acceptable, mais aussi un bien meilleur moyen de faire bouger la société que ces « vieux principes démodées ». Les mesures draconiennes qu'il est prévu d'imposer pour lutter contre le "changement climatique" en sont un bon exemple.
Deuxièmement, les droits individuels ne sont généralement pas respectés par la majorité parce qu'ils sont considérés comme acquis. C'est la conviction naïve de la "Fin de l'Histoire", selon laquelle les "démocraties libérales" occidentales sont le summum du développement moral et politique de l'humanité. C'est l'idée, répandue chez beaucoup des personnes de bonne foi mais politiquement ignorantes, que les droits individuels n'ont plus besoin d'être protégés parce qu'ils ont déjà été acquis, une fois pour toutes.
En effet, il est peu reconnu aujourd'hui en Occident que la lutte pour la liberté ne s'arrête jamais. Comme dit Benjamin Constant dans un discours célèbre de 1819 ; "les peuples qui, dans le but de jouir de la liberté qui leur convient, recourent au système représentatif, doivent exercer une surveillance active et constante sur leurs représentants." Sinon, comme l'écrivait George Santayana en 1905, "à moins que tous les intéressés ne surveillent attentivement le cours des affaires publiques et ne se prononcent fréquemment sur leur conduite, ils se rendront bientôt compte qu'ils ont été ignorés et réduits en esclavage." Ces sages conseils n'ont jamais réellement été suivis par les publics occidentaux.
Pire, les Droits Positifs
La troisième façon de porter atteinte aux droits individuels est lorsqu'ils sont interprétés de manière trop large et donc dilués. Cela se produit lorsque les droits sont élargis pour inclure non seulement les droits négatifs, mais aussi les « droits » positifs ; ceux que seul l'État peut faire respecter. Cela légitime à la fois la croissance de l'appareil étatique, ainsi que sa redistribution coercitive et injuste de la richesse, afin d'assurer « l'égalité des chances », ou pire, « l'égalité des résultats ».
La société occidentale est complètement imprégnée d'aujourd'hui de cette attitude ; même la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (ONU, 1948) liste aussi des « droits » positifs tels que le « droit au travail », le « droit à l'égalité de salaire », ou le « droit au repos et aux loisirs ». Ce ne sont évidemment pas des « droits » au même sens que le droit naturel de propriété, et leur tentative d’application par l'État viole nécessairement les droits de propriété d'autrui. Comme l'a écrit Murray Rothbard dans L'Ethique de la Liberté, « le concept même de "droits" est un concept "négatif", délimitant les domaines de l'action d'une personne qu'aucun homme ne peut interférer à juste titre ».X
Comme Toujours, l'Education à la Liberté
Il ne peut y avoir qu'un seul résultat de cette négligence variée des droits individuels parmi la majorité en Occident : la violation croissante des droits individuels qui est si évidente aujourd'hui. Si les principes des droits naturels étaient vraiment enseignés, au lieu de ce slogan vide, répété ad nauseam que « tous les hommes sont créés égaux », alors il y aurait eu une forte opposition naturelle à ce grotesque programme de contrôle qui est en train d’être imposé par la minorité dirigeante occidentale.X
Il convient de rappeler que la première phrase de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen stipule, avec tant de sagesse, que : "l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption du gouvernement". Les efforts doivent donc se poursuivre sans relâche pour informer et éduquer la majorité sur les principes de la liberté et sur l'importance de protéger les droits négatifs contre les tentatives constantes de les violer.
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