La Suède et la Liberté - Une étude comparée avec la France
Le sentiment de liberté des enfants suédois l’été, devant les espaces naturels à perte de vue est un trait culturel. Cette photo ci-dessus donne déjà une idée de cette sensation de liberté dont jouissent les enfants en Suède l’été. En effet, le sens de liberté est aussi liée à la culture et à la géographie.
1. Introduction
1. Quelques différences politico-culturelles avec la France
2. Débuts libéraux et quelques points historiques
La géographie est toujours importante pour la définition de la culture et même la politique ; la géographie de la Scandinavie/ les pays nordiques (moins le Danemark parce que ça ressemble beaucoup plus à l’Allemagne), mais bien la Finlande, la Norvège et la Suède, ce sont des paysages et une géographie humaine qui n’ont rien à voir avec l'Europe occidentale ou centrale.
En Suède, il y avait aussi une ethnie et une culture homogènes sur laquelle la culture est basée (ce n'est plus tout à fait le cas ; les choses sont en train de changer très rapidement.)
Une étude protestante donc : éthique de travail, responsabilités individuelle, sens de justice, et distinction claire entre vie professionnelle et vie privée/loisirs ; ce sont des aspects positifs pour la création richesse et sortir de la pauvreté.
Il y a très forte tolérance en Suède, ils s’autofélicitent souvent pour leur grande tolérance, à tel point que l’intolérance n’est pas très acceptée ; en ce qui concerne des idées non tenues par la très grande majorité sont exprimées. De ce fait, la diversité d’opinions dans les médias et dans la société est moindre en Suède qu’en France. Une pression sociale existe pour s’aligner avec la majorité ; ne pas sortir du lot.
La Suède est plus égalitaire et moins hiérarchique que la France, mais aussi donc plus conformiste, et moins plurielle que la France, du fait aussi de sa plus petite taille et de sa plus petite culture et élite intellectuelle.
D’une certaine manière la Suède a une culture plus individualiste et moins collectiviste que la France, mais a d’autre égards c’est le contraire. Donc ce n’est pas toujours très difficile à comprendre pour un français ou un latin. La relation à la société est plus collectiviste qu’en France ; il y a sentiment d’appartenance à un collectif. Mais en Suède, l’individualisme de l’entreprenariat est fort et pour un suédois un bon voisin c’est quelqu’un qu’on ne voit pas, ni même sa propriété (sa maison), et que l‘on n’entend pas.
Le poids de l’histoire est quelque chose qui affligent les vieilles cultures et sociétés européennes, comme la France, l’Italie. Ce sont des sociétés très riches en histoire et culture, mais donc aussi des pays qui regardent beaucoup vers le passé et ont des difficultés pour se développer, se reformer, et s’adapter aux temps qui changent. Typiquement on a tendance à avoir un peu peur du futur en France ; on ne l’embrasse pas, et on souhaite retourner aux 30 glorieuses mais avec les acquis sociaux en plus ! Ce type de mentalité ne se retrouve pas de la même manière dans des pays plus jeunes, moins riche en histoire, comme la Suède.
La Suède, a la différence de la France, est habituée à la stabilité politique et à la continuation politique, sans rupture. C’est donc très différé de la France en ce sens. Ceci impact beaucoup la culture politique et la conception de l’Etat.
Finalement c’est un pays et une région (la Scandinavie) de confiance ; dans ces pays les gens se font confiance a priori, sans se connaitre ; alors qu’en France et dans les pays du Sud de l’Europe, les gens se font moins confiance a priori, mais uniquement après introduction, présentations, prise de connaissance, etc. Ceci a un impact évidemment sur l’Etat de droit et la facilite de mettre en place l’Etat de droit par coutume et tradition, par rapport la mettre en place l’etat de droit essentiellement par la force.
L’étude et le graphique ci-dessus qui montre la grande différence qui existe entre les pays du sud de l'Europe (la France) et la Scandinavie en ce qui concerne la confiance entre les personnes, qui est la base d’un etat de droit qui peut être implémentée par peu de force mais surtout par coutume et tradition. Le multiculturalisme et l’immigration de personne de culture très différentes n’est pas forcement propice à la confiance être les personnes dans une société.
Les Vikings avaient quelque chose qui s'appelle le Ting, qui vient de la même racine que le mot « Thing » en anglais ; cela veut dire une chose ; ils se réunissaient fréquemment, plusieurs fois par an, pour discuter de tout « choses » de leur société. Cette discussion impliquait tous les niveaux sociaux ; femme et homme se réunissait et discutaient de toutes choses. Donc il y avait déjà une certaine forme de démocratie peut-être peut-on dire, et une certaine indépendance du peuple. Il s’agit d’une tradition Viking de délibérations ouvertes.
Les rois en Suède était élus jusqu'au 13e siècle environ et l'esclavage fut aboli par décret par le roi de Suède en 1335 alors qu’en France l'esclavage fut aboli (complètement) en 1848.
Les paysans avaient une certaine indépendance toujours et des droits.
La ligue de Hansa impliquait des villes suédoises et fut également important en tant que première expérience de libre-échange.
La Suède fut une grande puissante européenne environ un siècle, mais échoua contre les russes, ce qui commença à remettre en question l’absolutisme suédois, des 1709-1721.
La suède eut alors une période de relative liberté entre 1721 et 1771, plutôt bonne considérant l’époque.
La Bataille de Poltava (1709) vue par les Russe (avec l’empereur Pierre le Grand sur son cheval, en vainqueur). Tableau du point de vue russe de 1718 :
La Bataille de Poltava (1709) vue par les suédois (avec le roi Charles XII à terre, vaincu) avec son allié le cossaque Ivan Mazepa. (Tableau suédois de 1888 de Cederström) :
Malheureusement et à la surprise de nombreux suédois de la classe politique, Bernadotte s’est avéré être un absolutiste dans l’âme, dès qu’il prit les rênes du pouvoir en Suède. Aucune ouverture de la société suédois à l’époque de son règne, ce qui prolongea la dramatique pauvreté dans le pays.
2. Essor et enrichissement – 1850-1950
Les réformes commencèrent uniquement pendant le règne du fils de Bernadotte, Oscar I, et après lui. La Suède était un des pays les plus pauvre d’Europe en 1850 et grâce aux réformes libérales, notamment initié par Johan August Gripenstedt, le développement débuta rapidement. Le jeune et brillant Gripenstedt avait été en France et avait lu Bastiat (peut-être qu’ils s’étaient rencontrés ?)
L’abolition des tarifs douanier (en %) dans différents pays, sur l’importation de produit de manufacture. La Suède avait les plus bas tarifs du monde, avec le Royaume-Uni, pendant de longue décennie au 19eme siècle, ce qui permis son développement rapide.
La décision de mettre en place un etat providence fut prise dans les années 30, mais réellement implémentée à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale. Le parti directement associé à ce plan d’etat providence était le parti social-démocrate qui resta au pouvoir la plupart des décennies après 1936.
Un problème pour les libéraux fut de montrer que l’etat providence et les énormes intervention sociales et économique dans la société suédoise étaient nocives ; car leurs effets ne se firent pas sentir immédiatement à cause de l’inertie de l’ère libérale qui continua bien après l’introduction d’une forte fiscalité et plus d’étatisme.
D’où vient le fameux « consensus » suédois ? En Suède, les syndicats et les employeurs assument la responsabilité commune d'élaborer et de convenir des règles qui devraient s'appliquer dans la vie professionnelle. Ceci a lieu avec la signature d’un accord historique en 1938 entre le patronat et les syndicats. C’est la confirmation du fameux consensus dans la vie publique. Les conséquences furent très importantes pour les accords collectifs, la durée du travail, et les salaires, agrées par secteurs et non au niveau national. Cette stabilité et la prévision qu’elle donnait aux entrepreneurs, contribuèrent a la prospérité, indépendamment de la couleur politique du parti au pouvoir.
3. L’état social suédois – 1950-1990
La courbe ci-dessus montre les Dépenses publiques / PIB (%) et elle ressemble a celle de la France, sauf après 1993 ou des baisses de dépenses considérables et des reformes significatifs de l’etat social ont été entamé suite a la crise économique qui mit tout le modèle en danger.
La période de 1950 vit une explosion des dépenses publiques surtout étant donné que le dénominateur (PIB) augmentait aussi en cette période (3-4% par an de croissance).
Article très intéressant sur les dépenses publiques, sur un site de l’etat français. Elle pose toutes les bonnes questions et répond aussi à ces questions : cela veut bien dire qu’en France aussi certaines personnes savent exactement ce qu’il faut faire ; il manque la volonté politique.
Cet article mérite d’être en partie citée :
« Pourtant, dans les faits aussi, la paupérisation de certains "grands services publics" du pays est bel et bien une réalité. Le cœur régalien des services publics souffre sans conteste d'un manque de moyens. Les forces de l'ordre (police et gendarmerie) peinent à garantir la sécurité des personnes et des biens. Une note de la Cour des comptes en date du 18 novembre 2021 souligne que le taux d'élucidation des enquêtes se détériore depuis plusieurs années et que le nombre d'agents sur le terrain n'augmente pas. Un sentiment d'insécurité a grandi depuis plusieurs décennies dans le pays.
En France, ni le chantier de la redéfinition du périmètre des administrations, ni celui du redéploiement stratégique des dépenses ou de leurs réductions (via une responsabilisation des acteurs) n'ont été véritablement ouverts.
Pourtant, sur le papier, les questions à poser sont simples. L'État doit-il rester un opérateur dans certains secteurs ?
La croissance des dépenses publiques est portée par des mécanismes endogènes. Tous les pays y doivent faire face. Mais contrairement à certains pays comparables, aucune véritable réflexion stratégique n'a été menée sur le périmètre des administrations, la hiérarchisation de leurs missions et un redéploiement des dépenses sociales vers les services publics les plus essentiels »
La Suède est le principal pays montré comme exemple dans cet article, que les services publics peuvent être réformés. Selon l’article :
- « Le cas suédois est sans doute le plus emblématique. Au début des années 1990, le pays était face une crise bancaire et une dérive de ses finances publiques. Ces urgences poussent la Suède à réformer en profondeur son modèle de capitalisme (un régime d'État providence à visée universaliste). »
- « En 1993, le "rapport Lindbeck" montre à quel point la montée des administrations est devenue paralysante : triplement du nombre de fonctionnaires entre 1960 et 1990, poids des dépenses publiques (61% du PIB en 1990, porté à 71% au plus fort de la crise en 1993). Les réformes visent à alléger la protection sociale tout en augmentant le taux d'emploi. Le système d'indemnisation du chômage est modifié, le contrôle des chômeurs renforcé. En matière de dépenses, une priorité est accordée à l'éducation et à la recherche au détriment des transferts sociaux.
- Les autorités suédoises réalisent de nombreuses coupes sociales, en réduisant le niveau des prestations, en désindexant les pensions de vieillesse et en rétablissant des jours de carence sans indemnisation pour l'assurance maladie et l'assurance chômage. La part des dépenses sociales dans le PIB a rapidement diminué passant de 22,2% en 1994 à 18,5% en 1997. Le nombre de fonctionnaires passe de 400 000 en 1993 à 250 000 en 2000.
- La croissance économique redevient positive en 1994, portée par la dépréciation monétaire et l'essor du commerce extérieur. Les déficits se réduisent une fois la reprise engagée. Le rapport dépenses publiques sur PIB diminue rapidement passant de 68% en 1994, 56,8% en 1998, 50,65% en 2012 et 47,8% en 2019. L'expérience suédoise est riche d'enseignements. Elle démontre qu'un renversement de la hausse des dépenses est possible. Un consensus national s'est établi pour faire évoluer le modèle de capitalisme. Le consensus a été d'autant moins compliqué à obtenir que le pays est petit. Le mode d'élaboration concertée et d'adoption des réformes a assuré leur appropriation par un ensemble large d'acteurs, facilitant leur caractère durable. »
Comme la courbe des dépenses publique/ PIB (%) plus haut, la courbe de la pression fiscale, donc revenue de la fiscalité / PIB (%), montre le même type de profil. Attention : la France se rapproche du niveau de la Suède en 1991-1992 lors de la crise du système social qui faillit provoquer un effondrement complet du système financier. La Suède est un des seuls pays au monde à avoir pu réduire sur 30 ans sa fiscalité, tout en maintenant plus ou moins le niveau et la qualité de ses services sociaux.
La courbe ci-dessus montre le revenu de la fiscalité en % du PIB ; depuis 1995 la Suède se rapproche de la moyenne de l’UE qui est même tirée par le bas par des pays de l’Est avec une fiscalité bien plus basse que les autres pays occidentaux.
La courbe de Laffer montre qu’un optimum de revenu fiscaux peut être atteint à un certain niveau de fiscalité. Si l’on dépasse ce niveau, il faut baisser alors la fiscalité pour avoir plus de revenus fiscaux. Cela a été démontré dans plusieurs pays, dont la Suède ; la courbe sur la droite ci-dessus montre la pression fiscale qui diminue pendant les années 2000 (ligne rouge) alors que les revenus de l’imposition pour l’Etat, augmentent ou restent stables (histogramme vert). C’est exactement ce que doit faire la France évidemment.
Autre exemple de la courbe de Laffer ci-dessus, avec cette fois-ci l’impôt sur les sociétés (IS). La courbe rouge montre le niveau de l’IS en suède, et la courbe verte montre les revenus pour l’Etat provenant de l’IS. L’impôt sur le revenu des employés reste très élevé et les conditions d’entreprenariat sont bonnes (y compris l’IS), ce qui créée une incitation (bonne mais néanmoins artificielle) vers l’entreprenariat.
Conclusion ici pour la France : elle pourrait avoir plus de revenus fiscaux en diminuant le niveau fiscal, et la France pourrait rendre des services sociaux meilleures à la population en réduisant la taille de l’Etat. Ce sont des conclusions cruciales pour la France.
Voici ci-dessus les points clefs de la transformation de l’Etat social suédois suite à la crise de 1991-1993. Le dernier point est important : le client des service privées ne sont pas les usagers, il faut comprendre ce point ; donc ce n’est pas une privatisation complète, mais partielle uniquement. Les usagers reçoivent des avoirs pour pouvoir profiter de services fournis par des sociétés privées, qui facturent ensuite l’etat. Mais les prix pratiqués sont bien plus élevés que des prix de marché, et donc donne lieu à des profits considérable pour ces sociétés ; des profits donc financés en fait par les contribuables : scandale.
4. Crise, réformes et liberté – 1990-2010
Comparaison ci-dessus de la liberté économique entre la Suède et la France. On note qu’en 1994 la liberté économique en France était supérieure à celle en Suède. Puis les suédois ont entamé leur reformes, mais la France non ; donc la différence s’est creusée au fil du temps.
Explication de cet index Economic Freedom de Heritage Foundation, ci-dessus. Position de la France et de la Suède.
Comparaison ci-dessus, entre la France et la Suède, avec d’autres pays, sur plusieurs des 12 critères. On note que la France est derrière la Suède surtout ici sur certains critères clefs : l’efficacité de son système juridique, l’intégrité du son gouvernement. L’explication et définition de ces critères :
- Efficacité du système judiciaire
- Un cadre juridique efficace protège les droits de tous les citoyens contre toute atteinte à la loi par des tiers, notamment par des gouvernements et des partis puissants.
- L’efficacité du système judiciaire exige des systèmes judiciaires efficaces et équitables pour garantir que les lois sont pleinement respectées et que des mesures juridiques appropriées sont prises en cas de violation.
- Intégrité gouvernementale.
- La corruption systémique des institutions gouvernementales par des pratiques telles que la corruption, le népotisme, le clientélisme, le favoritisme, le détournement de fonds
- Bien que toutes ces pratiques ne constituent pas des crimes dans toutes les sociétés ou circonstances, elles érodent toutes l'intégrité du gouvernement où qu'elles se produisent.
- En permettant à certains individus ou à des intérêts particuliers d'obtenir des avantages gouvernementaux aux dépens des autres, elles sont totalement incompatibles avec les principes de traitement juste et égal qui sont nécessaires à une société économiquement libre.
Example du manque de liberté économique (provenant de l’article de Vie Publique cité précédemment) : « En France, il fallait plus de neuf mois en moyenne pour obtenir un verdict devant le tribunal d'instance en 2019, et 14 mois devant la cour d'appel »
Ce sont deux critères ou la France est bien en retard par rapport à d’autre pays européen et donc devrait prendre des mesures pour s’améliorer. Ces critères ne sont pas bons pour la France et explique pourquoi la France est 45eme en liberté économique, loin derrière la Suède mais aussi derrière la Serbie et l’Oman.
La suède est plus simplement organisée politiquement que la France et moins centralisée. Mais il y a même plus de fonctionnaires en Suède par habitant, donc des efforts sont à faire en Suède aussi d’un point de vue de la liberté.
Pour les fonctionnaires en France: https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/Publications/Rapport%20annuel/2023/CC-2023-web.pdf
Ces comparaisons ci-dessus montrent que la Suède est moins centralisée que la France ; la proportion de fonctionnaires dans les régions est bien plus élevée en Suède qu’en France.
Etude et graphique ci-dessus qui montrent maintenant la grande différence qui existe entre les pays du sud de l'Europe (la France) et la Scandinavie en ce qui concerne non pas la confiance entre les personnes comme précédemment, mais maintenant la confiance dans le gouvernement. Cela montre que les suédois ont un gouvernement qui mérite la confiance, car généralement il fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait (transparence et comptabilité), mais les libéraux estiment justement qu’il faut aussi une bonne dose de scepticisme, comme toujours, envers l’etat, et non pas montrer trop de naïveté. Ceci s’est avéré très vrai en Suède aussi ces dernières années.
Continuons ci-dessus la comparaison entre la France et la Suède avec d’autres pays sur d’autres des 12 critères du Heritage Foundation sur la liberté économique. On note que la France est derrière la Suède surtout ici sur certains critères clefs : ici la liberté d’investir, et la liberté financière.
Continuons la comparaison, cette fois-ci en montrant plusieurs pays européens. Nous voyons clairement deux groupes apparaitre au fil du temps : les soit –disant pays « frugaux » de l’Europe du Nord, qui sont bons en score de liberté économique, et les pays du sud, dépensiers et règlementés, qui vont beaucoup moins bien en termes de liberté.
Les différences en termes des critères liberté d’investir, et la liberté financière donne un climat pour les entreprises, vraiment meilleur en Suède comparée à la France. Pourquoi la France n’a que 33 licornes alors que la suède en a 41 ?
La France, si elle améliorait ces 4 critères des 12 du Heritage Foundation Index (l’efficacité de son système juridique, l’intégrité du son gouvernement, liberté d’investir, et la liberté financière) devrait alors pouvoir avoir plus de 100 licornes aisément. Quel manque à gagner… Quelles opportunités perdues...
5. Incertitude et dépendance – 2010-2024 et au-delà
Aujourd’hui la situation est en train de s’empirer en Suède, avec des décisions hasardeuse ces dernières années. La couronne suédoise a été artificiellement affaiblie en gardant des taux très bas, voir négatif sur le taux directeur. Cela a créé un boom immobilier sans précèdent, et a facilité l’export mais a rendu les importations plus onéreuses évidemment. Les sociétés suédoises d’exportation sont aussi de grandes importatrices de composants et de ressources matérielles. Cette stratégie politique de la banque centrale de Suède, quoi qu’indépendante officiellement de la politique, doit être mise en relation avec la volonté des élites suédoises mondialistes d’introduire l’euro ; c’est-à-dire de convaincre le peuple suédois d’introduire l’euro suite à un referendum.
Le Wokisme a été adopte à bras ouvert en Suède, a cause aussi de la vision très positives que les suédois ont des Etats-Unis. L’immigration, le socialisme de l’etat providence, et le wokisme ont une tendance depuis plusieurs années a polariser la société suédoise ; les hommes et les femmes pensent différemment en politique aujourd’hui ; les hommes sont maintenant bien plus conservateurs en majorité et les femmes bien plus socialistes ou de gauche en majorité.
Le problème de l’immigration et de l’intégration est si énorme que la suède a maintenant 800,000 analphabètes , près de 8% de sa population (source d’un grand quotidien suédois : https://www.svt.se/nyheter/lokalt/vastmanland/fran-analfabet-till-laskunnig-pa-fyra-manader-akbar-knackte-laskoden-i-rekordfart )
La constitution suédoise fait que le gouvernement n’a pas tant de pouvoir pour changer le pays rapidement. Le pouvoir réside surtout dans les autorités institutionnelles, non élues. Donc stabilité politique mais au prix d’un certain déficit démocratique, clairement.
La crise de l’immigration et la crise de l’intégration et de criminalité qui l’accompagnent, est un énorme problème ; social, économique et politique en Suède. C’est probablement le plus grand problème en Suède pour les prochaines décennies.
La population a explosé en Suède depuis 25 ans, car une immigration sans limite pratiquement a été accepté, souvent des pays non européens. Une nouvelle culture, étrangère, souvent musulmane, s’installe dans le pays avec tout ce que cela signifie de clash de culture au sein même de la Suède.
Il n’y a malheureusement pas assez de débat autour de cette question si fondamentale pour la société ; la fameuse intolérante tolérance suédoise fait que beaucoup de tabous existent.
Une étude montre le pourcentage de personnes qui se disent de confession musulmane dans chaque pays européen en 2050, si le trend de flux migratoire de 2017 continuait sans s’arrêter. La conclusion est alarmante avec 30% de la population en suède musulman en 2050 si le cap n’est pas changé (18% en France).
La liste ci-dessus est une liste de commune suédois (les plus grandes villes) ; il montre le pourcentage d’hommes étrangers entre 15 et 44% (surtout d’origine non européenne) dans les villes de Suède. En rouge lorsque la barre des 50% est franchie. En 2010 déjà Malmö, la troisième ville de Suède, est devenue une ville avec plus d’hommes étrangers de 15 à 44 ans que d’autochtones suédois. Le même processus est en cours dans la majorité des villes de Suède.
Ces chiffres sont issus directement du scb.se, le bureau statistique de la Suède (équivalent à l’INSEE en France), donc n’importe qui peut créer ce genre de tableau ; mais peu le font.
En politique intérieure, certaines réussites claires ont été atteintes, mais aussi une catastrophe migratoire qui n’a pas encore pu être gérée.
En politique extérieur, difficultés également à cause de mauvaises décisions prises ; adhésion à l’OTAN en 2023 et autorisation accès l’armée américaine a la plupart des bases militaires suédoises : 17 (accord DCA). Les autres pays nordiques viennent de signer des accords similaires (cela va bien outre l’OTAN).
Beaucoup de commentateurs se demandent : la Suède est-elle socialiste ou pas ? Ils ont du mal à comprendre qu’il est possible de combiner une politique sociale très généreuse (et aussi partiellement privée) avec une liberté économique significative et une politique de laissez-faire dans le domaine de l’entreprenariat.
Il faut voir le socialisme d’une manière plus générale donc que juste la définition classique de l’ « état contrôle les moyens de productions » ; au lieu, une définition, plus adéquate est celle de Ludwig von Mises qui parlait d’interventionnisme de l’etat dans la société.
En conclusion, il faut admettre que les cultures spécifiques de chaque impactent la liberté, le degré de liberté dans une société et le progrès vers la liberté. Donc il est acceptable de ce point de vue de parler de « exception française », mais d’un autre point de vue, beaucoup de choses en commun entre ces sociétés montrent que les mêmes réformes peuvent aussi en grande partie être réalisées partout ; des reformes vers plus la liberté. Cela signifie qu’il ne faut pas trop de parler d’exception française non plus, quand on affirme que la France est simplement irréformable.
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