Il faut réduire le nombre de fonctionnaires !
Il faut réduire le nombre de fonctionnaires !
En ces temps bouleversés de l’économie, principalement en France, nos dirigeants ne doivent pas se tromper dans les mesures à prendre pour relever notre économie en 2021.
Au préalable, il est indispensable de faire un état des lieux sans concession de notre situation, principalement de notre industrie. Je connais bien ce domaine pour en avoir subi les délires fiscaux et administratifs en créant en 1972, ULTRALU, une entreprise maintenant référente dans la fabrication de matériel d’accès en hauteur en aluminium.
Le plus crédible est de nous comparer, sur une période suffisamment longue, à des pays qui ont réussi, en l’occurrence l’Allemagne et les États-Unis.
Un constat évident
En premier lieu, faisons la comparaison, souvent occultée, de l’évolution des valeurs boursières sur le long terme, disons de 2000 à 2020 avec la valeur du CAC 40 qui représente les quarante premières entreprises françaises.
En 2000 nous étions à environ 7000 points (j’arrondis volontairement à la centaine), le DAX pour l’Allemagne à 8100 points et le Dow Jones aux EU avec 12 000 points.
Nous constatons que, proportionnellement à notre positionnement mondial nous étions « dans les clous »
En 2016, à 4400 points nous avons perdu, par rapport à 2000, -37 % alors que le DAX augmentait de +21 % à 9800 points (les réformes Schröder étant passées par là), et le Dow Jones de +34 % à 16 000 points : Un « delta » donc de 58 % avec l’Allemagne et 71 % avec les EU !
Nous pouvions déjà constater un décrochage inquiétant.
En 2020, avec 5500 points, nous avons repris un peu de couleur en réduisant la perte, toujours par rapport à 2000, à -21 %.
Mais là où le décrochage devient catastrophique, c’est en continuant la comparaison du « delta », en effet nous passons à 86% d’écart avec le DAX (13 300 points) et 170% avec le Dow Jones (29800 points).
La raison de cette « Bérézina » est évidente : la part de l’industrie dans le PIB, faute de compétitivité, a été divisée par plus de 2, passant de 22 % à 10 %.
Un résultat prévisible
Autre comparaison, financière cette fois-ci, celle de la valeur du PIB par habitant ; elle est là aussi sans concession :
France 40 494 $, Allemagne 48 196 $ (+19 %), États-Unis 62 641 $ (+55 %)
Cela nous amène à avoir, à qualification égale, un salarié allemand qui gagne 25 % de plus qu’en France dans un pays où le coût de la vie est de 15 à 20 % moins élevé !
Une analyse assurée
Ces deux comparaisons nous prouvent que nous n’avons pas fait le bon choix économique. Vouloir privilégier l’embauche de fonctionnaires à la mise en place d’un environnement pro entreprise, c’est à minima une méconnaissance de l’économie, voire de la lâcheté.
Cela abouti à ce que malheureusement l’on constate aujourd’hui, une pléthore d’administratifs d’une inefficacité indéniable et, hélas, pas uniquement dans les services de santé.
En privilégiant le nombre de fonctionnaires, dont on peut affirmer aujourd’hui qu’il est plutôt signe de désorganisation, à un investissement dans les moyens mis à leur service (moins coûteux , plus efficaces et limité dans le temps), nous sommes arrivés à en créer six millions, soit un sureffectif de deux millions qui, pour se protéger et se rendre indispensables, s’inventent de nouvelles « fonctions ». Déjà Georges Pompidou, avec alors seulement trois millions de fonctionnaires, disait devant la prolifération des créations administratives : « Mais arrêtez donc d’emmerder les Français ! »
Un gaspillage monstrueux
Il est reconnu qu’un fonctionnaire, de son embauche à sa mort, coûte 3,5 millions €. Nous avons donc, avec 2 millions de fonctionnaires en trop sur les cinquante dernières années, gaspillé 7 000 milliards €, un pactole que nous aimerions bien avoir aujourd’hui pour soutenir notre économie dans la crise du Covid 19 et réduire de moitié les charges sur les entreprises pour retrouver notre compétitivité et « damer le pion » à nos amis allemands en retrouvant le rang qui devrait être le nôtre.
Cette somme peut paraître colossale mais, en fait, elle est en dessous de la réalité car selon l’adage reconnu, « un fonctionnaire en plus, c’est la perte de deux emplois privés ». Inverser la tendance ferait baisser de deux millions le nombre des chômeurs et donnerait du travail pour le reclassement des deux millions fonctionnaires remerciés.
Nous comptabiliserions alors moins de 5 % de chômeurs, c’est-à-dire un gain annuel sur les indemnisations de 25 Mds €, et pratiquement 10 % de rentrées de cotisations sociales supplémentaires soit… une centaine de milliards par an.
Ces chiffres pourront vous sembler ahurissants, mais c’est la stricte vérité. Ceci démontre bien l’absence totale de culture économique de nos dirigeants, à moins que ce ne soit la concrétisation de notre dernière place européenne en mathématiques dénoncée dans la dernière enquête TIMSS !
Une décision plus qu’urgente
Pour 2021 notre alternative est claire : réduire rapidement de 30 % le nombre de fonctionnaires afin de se donner les moyens de baisser charges et contraintes sur nos entreprises, ou continuer notre inexorable descente aux enfers.
L’entreprise industrielle française est capable d’exploits… mais pas de miracles !
Claude GOUDRON
Sources : Indices boursiers officiels 2000, 2016 et 2020 et infos .gouv.fr
Article paru dans Contrepoints
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