Écologie, Plan Europe pour le Climat : La France masochiste !

Écologie, Plan Europe pour le Climat : La France masochiste !

Plan Europe pour le Climat : La France masochiste !

Un des rares domaines dans lequel la France bat l’Allemagne « à plate couture » c’est bien dans l’émission de CO2.

Au niveau mondial nous émettons 2,4 fois moins de CO2 (0,9%) que l’Allemagne (2,2%) et surtout 9 fois moins pour la production d’électricité (23 millions de tonnes CO2) contre 208 pour nos voisins allemands.

UNE RÈGLE COMPLÉTEMENT ABSURDE.

Lors de la COP 21, nos hommes politiques ont accepté un programme totalement absurde, en effet chaque pays s’engage d’ici 2030 à réduire de 40% ses émissions de CO2 (revu à 55% dernièrement) quel que soit son niveau actuel.

Pour être totalement objectif, nous devrions tenir compte de l’émission actuel de CO2 par habitant, en 2017 un Français émettait 4,56 tonnes de CO2 (issues des combustions fossiles) contre 8,70 pour un Allemand, soit presque le double !

Nous devrions donc baisser nos émissions à 2,74 tonnes et si ce n’est pas le cas nous seront sanctionné alors que nos voisins, en réduisant à 5,22 tonnes, seront félicités malgré des émissions supérieures à la nôtre ! (données OCDE) 

Nous avons très mal négocié et aurions dû donner une limite par habitant faisant ainsi pression sur les plus gros pollueurs, tout en évitant de pénaliser les pays en voie de développement.

FESSENHEIM

La centrale de Fessenheim a été la victime de cette absurdité confirmant notre « masochisme » en matière de réduction de CO2.

En effet le nucléaire n’émettant pratiquement pas de CO2, nos "énarques "  ont décidé d’en réduire les capacités de 71% aujourd’hui à 50% en 2030 pendant que de nombreux pays, au contraire, souhaitent le promouvoir.

Fessenheim est peut-être la plus ancienne, mais elle a été fermée alors qu’en terme de sureté nucléaire elle se situait parmi les meilleures : Il s’agit là d’une décision purement politique dans le seul but de faire plaisir à « nos verts » qui, néanmoins et devant cette évidence, commencent à se convertir à cette énergie décarbonnée…Cherchez l’erreur !

ÉOLIENNES

Alors que nos voisins allemands, pionniers en la matière, commencent à faire machine arrière, en France nous souhaitons doubler notre parc d’éoliennes.

Cette énergie, fortement subventionnée, commence à être un fardeau insoutenable pour l’État qui veut en renégocier les tarifs d’achat qu’il avait auparavant garantis.

Comme toute énergie « intermittente » l’éolien a besoin, au risque de détruire l’ensemble du réseau, de doubler ces capacités par une énergie pérenne, en l’occurrence le charbon pour nos voisins allemands, alors que nous disposons de cette énergie avec le nucléaire, pour quelle raison nous en priver ?

Sachant que l’éolien ne fonctionne en moyenne que 20% du temps et qu’il se dégrade encore dans le temps, son bilan carbone n’est pas aussi évident (voir article Kevan Saab dans Contrepoint).

Également paru dans Contrepoint du 6/08/2018, un article nous apprend qu’il faudra 30 millions de tonnes de béton pour le projet français de construction de 20 000 nouvelles éoliennes, soit 1500 tonnes par unité, à laquelle il faudra rajouter plusieurs centaines de tonnes d’acier.

7000 nouvelles éoliennes seront nécessaires pour remplacer les capacités de Fessenheim (Libération du 06/07/2018) soit 10 millions de tonnes de béton….Pas très écolo !

ÉOLIENNE VERSUS NUCLÉAIRE

Un ancien inspecteur général des finances, Patrice CAHART, a écrit un livre « La peste éolienne » dans lequel il fait un comparatif du prix de revient réel éolienne/nucléaire.

On peut supposer qu’il sait compter et le résultat est sans appel :

Le prix du Méga watt heure (Mwh) de nos centrales nucléaires actuelles, déjà largement amorties, est de 33 € et représente, comme nous l’avons vu, 71% de notre production.

Concernant l’éolienne terrestre le Mwh revient à 55€ soit + 67%, mais elle rencontre actuellement une opposition de plus en plus virulente dans la population car cette prolifération n’est pas très esthétique et non sans risque pour la santé.

Aux vues de ces critiques nos gouvernants veulent donc privilégier les éoliennes en mer, le prix du Mwh alors explose et peut atteindre 155 € pour celles implantées, afin de les rendre invisible à nos concitoyens, à 30 km du rivage.

Si vraiment le CO2 est notre ennemi prioritaire il est important, avant de se lancer dans des solutions « idéologiques », d’en évaluer le coût « tout compris », en effet il est estimé, au niveau mondial, entre 92 000 et 173 000 Mds$.

Pour la France M. CAHART a évalué et comparé le coût des deux solutions jusqu’en 2035 (date retenue pour une baisse de 55% de nos émissions) :

L’éolien,

la solution en mer va s’imposer et dans l’investissement il faudra compter, outre l’éolienne par elle-même, le coût d’une « force de secours «  indispensable pour l’intermittent, en l’occurrence des centrales à gaz moitié moins polluant qu’une centrale à charbon mais donc pas loin d’être neutre en CO2.

Il faut y rajouter le financement du réseau de câbles sous-marins en mer (souvent 30 Km) mais aussi terrestre pour rejoindre le réseau actuel.

L’investissement total a donc été chiffré à 145 Mds€ pour 2035.

Le nucléaire

a l’avantage d’exister et, comme l’ont déjà adopté les Américains, on peut prolonger de 30 ans la durée de vie d’une centrale en y rajoutant un « grand carénage » afin d’optimiser sa sécurisation.

A noter également que le nucléaire, a puissance équivalente, nécessite 400 fois moins de place que l’éolien !

L’investissement pour notre Pays ne serait alors que de 13 Mds€ (16 fois moins).

En privilégiant cette solution nous aurons le temps de finaliser ITER, les mini réacteurs et surtout les réacteurs à neutrons rapides (projet déjà bien avancé) qui utilisent comme carburant les déchets des réacteurs actuels donc, cerise sur le gâteau, en apportant une solution aux problèmes du traitement des déchets nucléaires actuels.

En attendant la France doit exiger de l’Europe que le nucléaire soit bien considéré comme une énergie propre et par la même ouverte aux subventions européennes. Elle doit s’imposer face à une Allemagne qui a pris la mauvaise décision en abandonnant le nucléaire et qui voudrait ne pas être seule à en subir les conséquences.

VOITURES

Haro sur le diesel en attendant la fin des moteurs dits thermiques.

Là encore il y a des décisions irrationnelles, il y a encore peu de temps les bonus pour « maitrise «  des rejets CO2 allaient principalement à l’achat d’une voiture neuve diesel, d’autant plus judicieux que lors de démarrage à froid, ralentissements ou bouchons, le moteur diesel est largement moins émetteur de CO2 que l’essence !

Idéologie quand tu nous tiens, c’est donc en toute logique le moteur à essence qui aurait dû être interdit en premier.

Nous choisissons donc le « tout électrique pour les voitures neuves vendues après 2035 sans savoir si les composants batterie existent en quantité suffisante pour ce nouveau marché, si les bornes de recharge ne satureront pas le trafic et surtout si l’électricité produite pour les recharger sera bien décarbonnée !

LA DÉCROISSANCE

Un nombre de plus en plus important « d’écologistes irréalistes » prônent la décroissance afin d’aboutir à « zéro CO2 », là encore c’est irresponsable et c’est la porte ouverte à une déferlante de revendications mondiales car nous donnerions aux Terriens le choix entre « mourir » de chaud en 2100 ou de faim en 2050 !

Si nous ne sommes pas capables de mettre en place des réformes pour une écologie « intelligente », cette décroissance arrivera toute seule par la destruction de pans entiers de notre économie.

GIEC

Après nous avoir prédit » l’apocalypse » pour le début des années 2000 le GIEC nous prépare un nouveau rapport pour 2022. Des fuites ont révélé des conclusions plus qu’alarmistes puisque, d’après leurs « experts », il serait de toute façon trop tard car la machine s’est « emballée » et qu’aucune mesure ne pourra stopper la progression du réchauffement climatique.

C’est une hypothèse plausible mais alors pourquoi dépenser ces sommes considérables pour une « mission impossible » ne serait-il pas plus judicieux de les utiliser pour se protéger justement de ce réchauffement.

Des pays y sont parvenus dans des régions où la température actuelle dépasse largement nos prédictions les plus alarmistes, c’est le cas principalement de Dubai qui, malgré une température moyenne de 15 degrés supérieur à la nôtre, a réussi à en faire un « petit paradis » attirant de très nombreux touristes.

CONCLUSION

L’écologie étant devenue une nouvelle « religion » et, comme toutes les autres, elle a des débuts chaotiques faits d’irrationalité et de « certitudes » mortifères.

La solution n’est surtout pas de ne rien faire, mais elle nécessite une réflexion rationnelle qui devra éviter un remède plus nocif que le mal.

L’écologie est trop sérieux pour ne la laisse qu’aux seuls « écologistes »

Cette réflexion doit obligatoirement se faire au niveau mondial car, comme le virus, le problème climatique ne connaîtra pas de frontières.

C. GOUDRON

Article paru dans Contrepoints

Lire aussi "Nutriscore et empreinte carbone"

Visionnez sur notre chaîne Youtube la conférence de François Gervais "Urgence climatique et énergétique?" et retrouvez le compte rendu  "Urgence climatique et énergétique?"

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