Droits naturels détruits : à mauvais diagnostic, mauvaises solutions
Droits naturels détruits : à mauvais diagnostic, mauvaises solutions.
1 Droits humains ou Droits Naturels :
Pour Frédéric Bastiat seuls existent les Droits Naturels, individuels, universels. « Personnalité, Liberté, Propriété, — voilà l'homme. » La Loi (1850). Ce sont de « vrais » Droits. Ces trois Droits sont liés. Il n’est pas possible de porter atteinte à l’un sans détruire les autres. Ils sont indissociables de la Responsabilité Personnelle et de la liberté des échanges. Ces Droits Naturels préexistent à la loi. La loi doit avoir pour seul objectif de les défendre. Si la loi attaque les Droits Naturels elle est pervertie, parce qu’elle organise la « spoliation légale » qui consiste à voler légalement autrui. Cette spoliation légale peut être financière et réglementaire. Les Droits Naturels s’opposent aux « droits » sociaux qui sont des « faux droits ». Ce sont des « droits » de tirage sur la société, de préemption sur la propriété, d’amputation de la liberté d’autrui. Il est possible de créer autant de droits sociaux que l’on veut. Cette création constitue un excellent outil de propagande électorale et de manipulation des foules.
Amnesty parle de « droits humains », pas de « Droits de l’Homme ». « Droits humains » est la traduction littérale de « Human rignts ».
À ce sujet il est intéressant de lire l’avis du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) qui
« appelle à préférer l’expression « droits humains » à celle de « droits de l’Homme ».
« L’utilisation du terme « droits de l’Homme » - même avec une majuscule qui, par ailleurs, ne s’entend pas à l’oral - n’est pas un détail sémantique sans importance. Cette appellation n’est pas neutre, elle s’inscrit dans une Histoire française qui a longtemps exclu et invisibilisé les femmes. Continuer à perpétuer cet usage contribue à perpétuer les discriminations envers les femmes. »
Amnesty précise : « Les droits humains sont les droits inaliénables que possède chaque individu. Leur but est de protéger la dignité humaine contre l'arbitraire des États. Les droits humains sont indivisibles, inviolables et applicables à tous. » À ce stade Bastiat serait assez d’accord. Mais Amnesty ajoute « La conception moderne des droits humains est née à l’époque des Lumières, au XVIIIe siècle. La «Virginia Bill of Rights» (1776), en Amérique du Nord, et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789) en France sont les premiers textes nationaux à faire mention de droits fondamentaux fondés sur l’égalité entre les hommes »(...)
On différencie toutefois, par souci de clarté, trois «générations» de droits humains : Les droits civils et politiques (première génération (…) Les droits économiques, sociaux et culturels (deuxième génération) (…) Enfin, dans les années 1970, sont apparus les droits dit collectifs ou solidaires (troisième génération).
Quand on regarde le détails de ces « droits humains » on constate que c’est un mélange de Droits Naturels (anciens) et de droits sociaux (récents) avec une très nette prédominance des droits sociaux. Les Droits Naturels sont expulsés des « droits » humains au profit des « droits » sociaux. C’est flagrant en social démocratie. Les libéraux savent que les Droits Naturels y sont depuis longtemps battus en brèche. Ils savent que l’État providence les a chassés au profit des droits sociaux.
2 Flop
On pourrait espérer une dénonciation claire de la dérive totalitaire de la France. Or, de toutes les atteintes graves aux Droits naturels Amnesty retient :
« Des mesures (...) qui ont aussi entraîné un usage excessif de la force par la police, menacé le droit à la liberté de réunion pacifique ainsi que les droits des migrants et demandeurs d'asile. » « le droit de manifester a fait l'objet de nombreuses restrictions, parce que la France continue d'utiliser le gaz lacrymogène, les grenades de désencerclement, les LBD 40 de façon abusive et ça, cette utilisation de la violence par la police, ça créé de la peur»(…) «C'est l'ensemble des valeurs de solidarité, de respect, les valeurs contre le racisme, les valeurs pour l'égalité qui sont attaquées par cet ensemble de mesures prises » explique Agnès Callamard.
Même si ensuite tout y passe : « la diplomatie fautive », « les ventes d’armes », « le non rapatriement des enfants de djihadistes », sans oublier « les droits sexuels et reproductifs », « les crimes de haine », « la responsabilité des entreprises », « la lutte contre le changement climatique » regroupés au paragraphe « discrimination. » Ça élude l’essentiel, c’est politiquement correct et orienté pensée unique, écriture inclusive comprise.
2-1 « Violences policières qui créent la peur. »
Peut-être. Mais c’est surtout la politique gouvernementale de prise en charge de la COVID qui crée délibérément la peur qui sert d’outil de gouvernement.
Cela dit il est vrai que les Gilets jaunes ont été salement amochés par les forces de l’ordre.
La première remarque à faire est que ces forces sont aux ordres du Pouvoir. C’est le gouvernement qui les dévoie. Au lieu de les concentrer sur les atteintes aux biens et aux personnes elles en sont réduites à des activités de répression des mécontents, et de coercition sociale où il y a une « perte de sens du travail ». « En même temps » l’État les laisse démunies face aux agressions dont elles font l’objet, et impuissantes face aux atteintes aux biens et aux personnes dans « les territoires perdus de la République », et désormais sur tout le territoire national.
La deuxième est liée : quid des Black Blocs
2-2 Écologisme :
Cela faisait plusieurs années que les bien-pensants essayaient d’effrayer les populations avec le dit « changement climatique » ou « réchauffement climatique », pour leur imposer un mode de vie « vert », un niveau de vie décroissant et des restrictions drastiques de leur liberté de déplacement. Cela prenait un peu, mais pas autant que les Khmers verts et leurs complices l’auraient souhaité. Avec la COVID les gouvernements ont réussi à créer une peur aussi infondée qu’inespérée, bien plus puissante et concrète que celle du dit « changement climatique ».
Pour rentrer dans le thème, SRAS-coV2 fut présenté comme le fruit des agressions de l’Homme contre la nature .
La peur de l’apocalypse climatique s’est nourrie de la peur de l’apocalypse infectieux et vice versa. Des lois, comme la loi « Climat et résilience », qui ne seraient peut-être jamais passées en temps « normal » soulèvent très peu de débats et de résistances. (Cf « Opposition muselée »).
En ce qui concerne le « changement climatique », en 2021 Amnesty devrait donc être contente.
2-3 Des remèdes pires que le mal.
Le problème principal est que bien des organismes méconnaissent les Droits Naturels et ne s’intéressent qu’aux droits sociaux. Il en résulte une erreur de diagnostic donc de remèdes. Remèdes qui peuvent eux-même provoquer une destruction des Droits Naturels.
Les atteintes à la Propriété privé, à la Liberté à la Personnalité, avec la réification des individus qu’ils entraînent, ont été les marques de la gestion de la COVID par beaucoup de pays occidentaux, dont particulièrement la France. La peur, l’enfermement, le flicage, aujourd’hui numérique, la destruction de la Personnalité sont caractéristiques du totalitarisme.
Ce totalitarisme qui s’impose dans notre pays n’est pas dénoncé.
Les solutions proposée par Amnesty par la voix d’Agnès Callamard sont elles mêmes liberticides et totalitaristes. Il faut lire la Préface du rapport puis l’Analyse mondiale. C’est un fouillis de clichés. On y retrouve du marxisme collectiviste totalitaire, du « tiers mondialisme ». L’écologisme figure en bonne place comme il se doit.
Voici quelques extraits :
Le bilan 2020
« 2020 : 366 jours marqués par l’égoïsme meurtrier, la lâcheté, la médiocrité et des échecs aux ramifications toxiques, entre xénophobie et haine raciste. Trois cent soixante-six jours qui ont montré à quel point la violence héritée de siècles de racisme, de patriarcat et d’inégalités demeurait inchangée et d’actualité. (…) Une époque exceptionnelle appelle une réponse exceptionnelle et exige un leadership exceptionnel. (…) Les fondements d’une société mondiale de l’après-pandémie inscrite dans le développement durable ne reposent pas uniquement sur la reprise. L’avènement d’une telle société exige (…) la redéfinition de notre relation à notre habitat, à l’environnement et à l’économie. »
« une reprise qui « reconstruit en mieux » exigera plus qu’un simple redémarrage. Elle demandera une réinitialisation totale traitant les causes profondes de la crise »
La fiscalité planétaire confiscatoire et verte
« remettre à plat l’ensemble des régimes fiscaux de la planète. Seul un impôt approprié permettra de mobiliser les ressources nécessaires pour la réalisation des droits économiques et sociaux, notamment des droits à la santé, à l’éducation et à la protection sociale. Il est essentiel de taxer les profits transnationaux (...) de mener une politique concertée visant à mettre fin à la fraude et à l’évasion fiscales. Les États doivent mettre en place une nouvelle taxe sur les carburants fossiles touchant la part des bénéfices et des dividendes des compagnies énergétiques (...), afin d’inciter les actionnaires et les entreprises à passer aux énergies renouvelables » Agnès Callamard veut que que le poids n’en soit pas « majoritairement reporté sur les consommateurs et consommatrices. » On ne voit pas comment le consommateur ne paiera pas, en bout de course, la facture.
La Gouvernance mondiale, la fin de l’état nation
« l’État nation souverain agissant seul et pour lui seul n’est pas plus capable de relever isolément ces grands défis planétaires qu’un frein de vélo d’arrêter un avion de ligne. La réforme de la gouvernance mondiale et la redéfinition des missions des institutions mondiales dans le sens d’un renforcement et de la concrétisation des droits humains sont des conditions préalables indispensables à toute reprise solide. »
« Pour que la gouvernance mondiale soit à la hauteur de sa mission, il faut que la communauté internationale veille à ce que les normes et principes internationaux relatifs aux droits humains soient mis en œuvre (…) La gouvernance mondiale ne pourra être adaptée aux objectifs planétaires qu’elle doit servir qu’à la seule condition de reconnaître l’importance de la société civile et de la respecter partout dans le monde, et d’être profondément déterminée à systématiquement dialoguer avec elle. » Autrement dit la « mondialisation » c’est mal mais la « gouvernance mondiale » c’est bien. Un super État pour sauver le monde des États défaillants qui n’ont « pas été à la hauteur de la crise du Covid-19. » est d’une logique lumineuse.
L’annulation de la dette
« Les pays riches et les institutions financières internationales doivent veiller à ce que tous les États disposent des moyens nécessaires pour faire face à la pandémie et pour s’en remettre ensuite, notamment en suspendant et en annulant la dette. » Le contribuable des pays riche paiera, comme toujours.
Le tout bien sûr en « protégeant et en respectant les droits humains, dans un souci d’indivisibilité et d’universalité. » (Source)
La société civile,
« l’interdépendance de la famille humaine ; l’universalité de ce que « nous, les peuples » » La « famille humaine » n’est pas considérée comme une famille de Personnes libres, Responsables, propriétaires de leur vie, disposant de leur libre arbitre et ayant un projet de vie. « Nous les peuples » renvoie au collectif et au communautarisme qui n’est toutefois pas la Nation, nous l’avons vu. Ces communautés ont des représentants : ONG, collectifs, syndicats etc... qui sont les interlocuteurs de l’Autorité centrale planétaire pour la défense des leurs « droits ». Cela ne renvoie pas à la Personne. La famille humaine telle que perçue est une grande machine, complexe, avec plusieurs mécanismes et moteurs. Des mécaniciens éclairés en règlent le fonctionnement et en désignent les objectifs. Le but est évidemment le bien de l’humanité et la sauvegarde de la planète, dans le respect des « droits humains ».
3 En finir avec la spoliation légale
Les« droits humains » vus par Amnesty International n’ont plus grand-chose à voir avec les Droits Naturels individuels universels de Frédéric Bastiat.
Il y a beaucoup de gens qui souffrent, beaucoup de drames et de malheurs sur cette terre. Amnesty International dit les défendre. Dans certains cas c’est évident. Mais Amnesty International est prisonnière d’une idéologie à la mode. Dans son analyse elle passe à côté du cœur du problème. Ses solutions, si elles étaient mises en œuvre, pourraient s’avérer génératrices d’atteintes aux Droits de l’Homme plus graves que celles que bien des gens subissent aujourd’hui. Il est à craindre que le résultat soit un totalitarisme planétaire au service de droits inhumains.
La solution consiste à revenir à Bastiat pour mettre fin à la « spoliation légale ». Il faut défendre sans cesse les Droits Naturels, Personnalité, Liberté, Propriété. Il faut considérer les individus comme des personnes responsables de leurs actes et libres d’échanger avec qui le veut, n’importe où sur terre.
« L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » Frédéric Bastiat, L’État, (1850). Avec une « gouvernance mondiale » le changement sera le suivant : le super État mondial sera une super grande fiction. Mais tout le monde s’efforcera toujours de vivre aux dépens de tout le monde.
Article paru en une seule partie sur
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