Des échasses pour voir de plus haut, et regarder loin
Compte-rendu du 12ème Weekend de la Liberté.
Comme un phare dans la nuit
" Liberté économique, liberté politique "
Par Serge Schweitzer.
Les êtres humains sont ainsi faits qu’ils ont besoin dans leurs liturgies de tous ordres de certaines séquences qui se répètent comme phares auquel se rattacher , se retrouver et se reconnaître. Le Week-end -de La Liberté organisé par le cercle Frederic Bastiat des Landes marque traditionnellement la rentrée des libéraux , de tous les libéraux , des vrais libéraux.
Le décor : un hôtel de Saint ~ Paul ~ lès ~ Dax , et nos travaux dans la salle Poseidon . Impossible de craindre les tempêtes accompagné du dieu de la mer , et pour traverser les océans de La Liberté voilà un guide sûr . D’autant plus que Poseidon était accompagné de deux de ses adjoints parmi les plus talentueux. L’organisation a été millimétrée. Il ne manquait pas un bouton de guêtre . Si la ligne Maginot eût été conçue pr le docteur Patrick de Casanove , président du Cercle Bastiat, je doute que Guderian eût la partie si facile. Et puis avec un barreur tel le professeur Jacques Garello la navigation à travers des interventions très diverses autour du thème Liberté Politique ~ Liberté Économique était assurée d’aller loin et profond. Sa fidélité à la boussole libérale nous valut de sa part quelques interventions viriles. Mais nous connaissons l’homme . Il tangente les 90 ans . L’esprit est toujours aussi vif, et clair , son savoir immense. L’eau tiède n’est pas son affaire. La liturgie avons-nous dit . Au mois de juillet se clôture l’année intellectuelle à l’université d’été à Aix . À l’automne c’est la rentrée avec le Cercle Bastiat . Parmi les organisateurs le gardien des traditions l’A.L.E. P.S. , nos deux bréviaires quotidiens d’une part Contrepoints de nos historiques amis de libéraux.org désormais « coaché » par Baptiste Gauthey , et d’autre part l’I.R.E.F. qui a pris une place cruciale dans les médias autour de Maitre Delsol et Nicolas Lecaussin, et puis le plus discret, mais pas le moins utile l’Institut Coppet , c’est à dire Damien Theillier qu’on ne présente plus, et Benoît Malbranque qui fait vraiment œuvre pieuse et unique comme archéologue des auteurs libéraux français.Que de richesses par lui découvertes sous la poussière, ici avant même Say et Bastiat , là autour du Journal des Économistes. Tout est numérisé. C’est la plus grande bibliothèque libérale numérisée que l’on puisse imaginer.
Procédons par ordre . Une publication des actes du colloque étant prévue , nous nous contenterons de faire une présentation la plus fidèle des propos tenus . Ainsi par exemple dans la première présentation il y avait plusieurs dizaines de « slides » éclairants dont il est impossible de se faire l’écho . La publication complètera tout cela. La première conférence avait pour thème :
« Pourquoi la fausse monnaie des banques centrales nous rend esclaves » . L’orateur était Damien Theillier. Philosophe chevronné, ami d’une grande urbanité, esprit , tant agile que profond , toujours en découverte, peut-être le plus fin connaisseur de Bastiat. Voici la synthèse de son propos.
Comprendre la monnaie est essentiel pour comprendre les crises économiques. Aujourd'hui les banques centrales impriment de la monnaie et facilitent le crédit pour financer les dépenses des Etats-providence. Quels sont les coûts cachés de cette politique ? Et comment s'en protéger ? Dans un échange de lettres avec Proudhon, Bastiat avait mis en garde contre l'expansion du crédit à coup d'argent gratuit :« L'extrême facilité de se procurer du papier-monnaie serait un puissant encouragement au jeu, aux entreprises folles, aux spéculations téméraires, aux dépenses immorales ou inconsidérées. C'est une chose grave que de placer tous les hommes en situation de se dire : Tentons la fortune avec le bien d'autrui ; si je réussis, tant mieux pour moi; si j'échoue, tant pis pour les autres ». (Frédéric Bastiat, Gratuité du crédit). La création monétaire était déjà présente dans la pensée de Bastiat. Pour celui-ci, il ne peut y avoir plus de création monétaire que de développement d'activités permettant de recevoir du numéraire. Dans un dialogue fictif intitulé Maudit argent, il écrit : « Pour qu'il y ait accroissement général d'écus dans un pays, il faut, ou que ce pays ait des mines, ou que son commerce se fasse de telle façon qu'il donne des choses utiles pour recevoir du numéraire » (Maudit Argent). C'est pourquoi créer trop de monnaie ne peut que conduire à l'inflation : « s'il en augmente la masse, il la dépréciera » (Idem). La véritable richesse, selon Bastiat. c'est d'abord l'ensemble des choses utiles que nous produisons par le travail pour la satisfaction de nos besoins et c'est ensuite l'échange libre et volontaire. La monnaie n'est donc qu'un moyen d'échange communément utilisé, elle ne joue qu'un rôle d'intermédiaire. Dès lors, ni la consommation (la dépense monétaire), ni la politique monétaire (l'inflation) ne constituent un moteur pour la croissance. Comment retrouver une monnaie saine, une monnaie solide, qui ne soit pas manipulée ni dépréciée par l'endettement illimité des Etats et la planche à billets ? Damien Theillier a également évoqué avec talent la controverse autour de l'étalon ~ or.
Lui succédait une conférence au titre apparemment déroutant Monnaie saine et Production d’Énergie. L’orateur est , malgré lui , en raison de sa pudeur et réserve, une sorte de légende. Liberté Chérie c’était lui, les manifestations contre les grèves c’était lui. Dans la communauté Bitcoin le monde entier le connaît, et pour beaucoup d’américains le libertarien français c’est lui. Lui c’est Vincent Ginnochio , un ingénieur Telecom brillant et un ami incomparable. Quand sera écrite l’histoire du libéralisme français au XX et XXI siècle Vincent aura légitimement un chapitre entier . Là encore vous découvrirez des planches qui parsemaient ce passionnant propos .
Bitcoin est depuis bientôt 15 ans la plus populaire des cryptomonnaies. Ce système de paiement décentralisé en argent liquide électronique continue de tenir sa promesse de résistance à la censure, notamment grâce à sa capacité à s'adapter aux attaques qu'il subit. Quoi que vous en pensiez, il serait dommage de se priver d'un tel outil pour faire sécession de manière non violente afin de reconquérir au moins partiellement l'usage de votre liberté économique. Chacun est libre d'en proposer des évolutions ou bien de lancer un projet concurrent comme cela a déjà été fait à de multiples reprises, sans succès apparent pour l'instant. L'une des caractéristiques essentielles du réseau est la méthode utilisée pour inscrire de manière infalsifiable dans un registre distribué sur l'ensemble des nœuds qui le constituent toutes les transactions soumises par les utilisateurs : Les acteurs qui réalisent cette opération appelés "mineurs" par analogie avec le processus d'extraction de l'or physique - sont en compétition permanente pour résoudre une énigme mathématique nécessitant un travail qui implique une consommation d'énergie, afin de rendre impraticable toute tentative de fraude. Les mineurs sont rémunérés de moins en moins par la création organique de nouveaux bitcoins - la masse monétaire étant finie - et de plus en plus par les frais de transaction que paient les utilisateurs. Pour survivre, chaque mineur est condamné à rester le plus compétitif possible en recherchant l'électricité la moins chère, qui est celle dont personne d'autre ne veut. Cela correspond souvent à négocier un prix bas avec un fournisseur établi disposant de surcapacités - qui accroît ainsi la rentabilité de son installation - mais aussi parfois à exploiter des sources d'énergie disponibles qui n'auraient pas pu être rentables autrement. Nous sommes donc peut-être en train d'assister aux prémices de la fusion des activités de minage de Bitcoin et de production d'électricité.
Les esprits aiguisés par les deux premières conférences c’était au tour de Maître Jean ~ Philippe Delsol d’intervenir sur la thématique du Libre Arbitre et du Bien Commun. Un mot sur l’intervenant qu’on ne présente pas aux lecteurs de Contrepoints. Il nous apparaît que les préoccupations de J.P. Delsol sont incontestablement de plus en plus doctrinales , mais jamais au détriment des choses contingentes. Il y a certes une hiérarchie des importances dans les questions . Il nous apparaît que le « nouveau » Delsol est toujours meilleur que le précédent.
Voici un résumé de son intervention.
Autour du Vème siècle avant JC advient le momentum du libre arbitre. Le monde méditerranéen découvre la liberté. Rome édicte les lois des douze tables (aux alentours de 450 avant JC) qui reconnaissent des droits aux individus. La fille d'Œdipe, Antigone se lève, chez Sophocle (495/406), contre le destin pour enterrer son frère Polynice. La pensée grecque fait émerger le libre arbitre. « L'homme est principe de ses actions » observe Aristote. Enfin, autour de cette période s'écrit la Bible. Le judaïsme pense l'homme comme être libre avant que le christianisme fasse du libre arbitre une pierre angulaire de son édifice. Dès la Genèse, Dieu laisse l'homme libre de manger le fruit de l'Arbre de la connaissance, mais, lui dit-il, « le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse, 2,15-17). Ainsi émerge l'Occident en refusant le destin qui régnait jusque-là. La nouveauté est de considérer que le libre arbitre est une qualité naturelle à l'homme, lire s'agit plus divine liberté conventionnelle octroyée par la cite ou par l'empereur, d'une liberté à l'homme, reçue à son commencement. Il est la capacité intérieure de l'homme à se déterminer, examiner, retenir une option quand il pourrait en choisir une autre et finalement agir. Il n'est pas la liberté, il en est le prélude, la condition. Il est l'acteur de la volonté tandis que la liberté constitue ce que son environnement physique, juridique... permet à l'expression de la volonté. Savoir si le libre arbitre existe est la question première car si la réponse est négative, toute liberté est vaine elle n'autoriserait alors de faire que ce à quoi nous serions déjà voués. Pour prétendre à la liberté, il faut que l'homme ait son libre arbitre. S'il ne l'a pas, il est inutile que l'homme revendique des libertés qu'il ne pourrait pas exercer puisque sa route serait déjà tracée et ne lui appartiendrait pas. Cette prise de conscience du libre arbitre accompagne la reconnaissance de la personne dans sa singularité et dans l'exercice de sa responsabilité. Bien que son acceptation ait encore fait l'objet d'immenses et cruels débats jusqu'à ce jour, cette liberté naturelle a constitué la matrice de la civilisation occidentale et lui a permis de connaître un développement intellectuel, économique, social et moral unique que les peuples enchaînés à leur destin n'ont pas pu connaître, de l'Islam, dans lequel la volonté de l'homme appartient à Dieu, à l'Asie qui ne s'en préoccupe pas. La prise en compte, progressive et parfois difficile, du libre arbitre a permis de concevoir la liberté comme un tout là ou d'autres ont accepté une certaine liberté économique, mais pas de liberté sociale, intellectuelle ou spirituelle. Et c'est l'unité et l'étendue de son concept de liberté, et de responsabilité corrélative, qui a permis à l'Occident de grandir plus vite que les autres. Il se pourrait qu'il perde son avantage s'il l'oublie et notamment s'il méconnaît que la liberté doit fondamentalement demeurée ordonnée au bien ainsi que n'ont cessé de nous le rappeler les théologiens bien sûr, mais peut-être plus encore les philosophes d'Aristote à Kant ou William James.
Il appartenait à Stéphane Geyres , ingénieur, créateur du Mises Institute France après bien d’autres initiatives, d’animer le dîner ~ débat prolongeant les nourritures terrestres par les nourritures intellectuelles qui provoquèrent des débats courtois, mais virils . C’est que Stéphane ne cache pas son drapeau libertarien . Passe encore qu’il admire Rothbard, mais traduire H.H. Hope …. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, ni toujours d’accord , mais lire pour préfacer son dernier ouvrage Liberté Manifeste . Éditions John Galt 2023 , a été un réel plaisir enrichissant. Le thème proposé à l’intervenant était : Découper la liberté c’est la perdre. Voici la substance de ses propos .
La question qui m'était posée par les organisateurs était : « La liberté économique est-elle une condition indispensable à la liberté politique ?» En effet, dans une société "libérale classique", la Liberté est assurée par les fonctions régaliennes, police, justice, défense. Sur cette base de droit ainsi assuré, les relations pacifiques entre personnes peuvent s'ancrer, s'envisager, dont les relations contractuelles. De plus, le célèbre diagramme de Nolan, celui en forme de losange, porte d'un côté un axe de Liberté économique, de l'autre un axe de Liberté individuelle, ensemble convergeant vers la pleine Liberté en son sommet. Ma thèse consiste à montrer qu'en réalité, ces deux axes sont intimement entrelacés, imbriqués, au point d'en être indissociables et de confirmer ainsi que ce n'est point l'état qui serait un préalable à la Liberté économique et encore moins à la Liberté tout court. Mon point de départ consiste au rappel de la définition de la Liberté, selon Murray Rothbard et les libertariens en général : La Liberté, c'est le droit de faire ce qu'on désire de sa propriété privée. La propriété marque ainsi mon espace de Liberté, de libre action. Il semble bien que le «droit» s'y manifeste encore comme préalable au «faire». Pourtant si la propriété en est la borne à un instant, comme je peux échanger - vendre, acheter, négocier – ma propriété, alors l'économique fait à tout moment évoluer mon espace de droit, donc ma Liberté. Voilà le droit fait par l'économique. Mais cela va plus loin. Car le besoin de droit vient de la pénurie, la rareté des choses en ce monde. Au Jardin d'Eden, pas besoin de propriété puisque tout le monde peut avoir ce qu'il désire. Or dans notre monde, il y a besoin d'arbitrer entre les candidats légitimes à la possession de chaque chose : voilà le droit qui advient, de nouveau issu de la motivation économique. Bien sûr, je n'oublie pas l'apport des libertariens à la pensée libérale, cette prise de conscience que nos chères - très chères - fonctions régaliennes, qui donnent substance au droit, peuvent et surtout devraient uniquement résulter de l'offre commerciale d'entreprises privées en libre concurrence, offrant qui des services d'arbitrage, qui des polices d'assurance. Ici, le droit prend littéralement vie par le marché : voilà la Liberté par le Marché. La Liberté est donc certes le droit de faire, mais il s'agit d'entreprendre pour lui donner vie, pour leur donner vie. La Liberté économique est à la fois le moyen et le produit de la Liberté individuelle. Alors, puisqu'il est clair que découper arbitrairement la Liberté en deux, c'est la perdre de vue, c'est en perdre le sens et l'essence, à quoi bon poursuivre la promotion d'une Liberté bancale, d'une Liberté parfois régalienne, parfois économique, quand il serait bien plus juste de simplement parler de la Liberté pleine et entière ?
Rendez-vous était pris pour le lendemain matin après une première demie journée particulièrement dense et réellement passionnante.
Après une si riche première demie ~ journée , le public, particulièrement nombreux, était plus désireux que jamais d’approfondir les débats sur « Liberté économique, liberté politique » thème du congrès.
Il me revenait d’ouvrir cette matinée d’un jour , spécial entre tous , puisqu’il concentre à lui seul les folies des hommes de l’état qui s’arrogent le droit de réquisitionner nos enfants pour les faire massacrer dans des guerres inutiles , hic et nunc, fruit de la folie de trois empereurs et d’un républicain inutilement agressif. Comme il y a une dimension particulière de la justice les trois empires y périrent laissant la place libre pour le triomphe du diable constructiviste ( car il s’agit du même) le communisme et le National ~ socialisme !! Il me revenait sous le titre « Le libéralisme : pourquoi tant de haine ? » de résumer mon ouvrage de Mars 2023 Le libéralisme : autopsie d’une incompréhension. Outre l’inélégance de parler de soi , Sylvain Trifillio en a fait une recension disponible sur Contrepoints. On se contentera d’indiquer que le Tome 2 , déjà écrit, de cette trilogie , paraîtra en mars 2024 sous le titre « Le libéralisme : Prélude et fragments d’une reconsidération » . Le dernier volume , également déjà terminé, sera publié en mars 2025 sous le titre « Le libéralisme : matériaux pour une reconstruction ». Cette trilogie sera forte alors de 7 à 800 pages . Elle sera suivie en mars 2026 de l’ouvrage « Daniel et Michel Villey ou l’honneur de l’université. ». ( Il est tout à l’honneur de Serge de ne pas se mettre en avant. Les synthèses de toutes les interventions sont dans ce texte sauf la sienne. Les lecteurs trouveront un résumé de son intervention après cet article. NDLR)
Finn Andreen clôturait la matinée dans une conférence aussi riche en références qu’élégante en sa présentation. Le titre en était : « La liberté politique parmi tant de définitions de liberté ». Suédois de naissance c’est dans une langue d’une grande pureté et finesse que ce libertarien revendiqué , et tout en nuances, s’est exprimé. La présentation qui suit se veut fidèle, mais inévitablement appauvrit la richesse exubérante et foisonnante qui nous a fait passer avec virtuosité d’un auteur l’autre, d’un courant l’autre, d’un concept l’autre.
La question de la liberté est fondamentale en philosophie politique. Il est même possible de dire que c'est le concept de liberté qui définit la philosophie politique. Pourtant, un examen de ce concept montre qu'il n'a pas été clairement défini. Le professeur de droit Bruno Leoni écrivit qu' "au cours des siècles, de nombreuses définitions de la liberté ont été données, dont certaines pourraient être considérées comme incompatibles avec d'autres". Bien sûr, cette diversité de définition reflète la nature plurielle de la condition humaine. Cependant, cela signifie également que des échanges intelligibles et constructifs en politique ne peuvent difficilement avoir lieu, que s'il y a un accord sur la définition de la liberté. Cela équivaut à faire une restriction de cette définition, afin de dissiper la confusion sémantique qui l'entoure. À son tour, cela implique que de nombreuses définitions du mot liberté devraient être écartées. En revoyant les définitions les plus célèbres de liberté, comme celle de Locke, Rousseau, Hegel, Mill, Bastiat, Hayek et Rothbard, il est notable que certaines de ces définitions sont peu précises, ou inadaptée a la question politique. Ensuite, la définition de la liberté peut progressivement être restreinte afin d'aboutir à une définition qui soit logiquement valable d'un point de vue politique. Ce processus consiste d'abord à considérer la liberté au niveau individuel, et pas au niveau collectif, car l'individu est la plus petite unité de conscience et une approche collective ne peut donc être universelle. Ensuite, il faut considérer la liberté « négative » plutôt que la liberté « positive » d'avoir la possibilité d'agir; cela est plutôt l' « opportunité » individuelle, avec son élément subjectif, personnel. En effet, la liberté politique devrait être définie, par conséquent, comme l'absence de coercitions externes, et pas une absence de coercitions internes. Ces dernières relèvent davantage du domaine de la psychologie que de la science politique. Enfin, parmi les coercitions externes possibles, deux d'entre elles sont naturelles, à savoir les contraintes « sociales » et « physiques » sur l'individu, tandis que les coercitions « politiques » peuvent être qualifiées d'artificielles. Un individu en société est toujours contraint par des facteurs physiques et sociaux. Il n'y a, en effet, peu d'intérêt pour les concepts politiques qui, par définition, sont toujours réalisés dans la société, ni d'ailleurs pour ceux qui ne peuvent jamais y être réalisés.
Cette restriction de la définition de « liberté » conduit donc à la conclusion que la liberté politique devrait être définie dans la tradition libertarienne, c'est à dire comme l'absence de coercition de l'État. Une réduction de liberté, dans cette définition, équivaut donc à une augmentation de la coercition de l'État, et vice versa.
L’après-midi s’ouvrait sur l’attendue conférence de Lisa Kamen ~ Hirsig, La liberté économique, condition de la liberté éducative. En un ouvrage La grande garderie 2023 Albin Michel , la professeure des Écoles est devenue un phénomène médiatique de R.T.L. à Europe 1 , du Point au Figaro , de Marianne à CNews, de Contrepoints à Atlantico jusqu’à B.F.M. Très bon baromètre pour elle : sous le titre qui se veut fielleux , « Institutrice en réaction » , Le Monde a bien humé le danger . La force du propos de l’auteur c’est une connaissance parfaite des faits , accordée avec une perception aiguë des enjeux, adossé à un bon sens à ébranler même un pédagogue soixante-huitard prétentieux et boursouflé , le tout exprimé dans un style simple, précis, efficace et « les mots pour le dire arrivent aisément ». Synthétisons son propos :
Que font alors ces 12 millions d'élèves qui fréquentent une école qui n'instruit plus, comment occupé-t-on leur temps de classe ? On peut dire, sans exagérer, qu'ils sont les cobayes d'une entreprise de rééducation nationale. « Pour une école de l'engagement », « Fabriquer des citoyens » « éduquer aux valeurs de la République ». Voilà ce que les programmes proposent aujourd'hui. On précipite tous les petits Français dès l'âge de trois ans dans une vaste garderie dont l'objectif n'est pas de les instruire mais de les rendre conformes à des valeurs qu'elle estime nécessaires à la vie en société : écologie, féminisme, antiracisme, égalitarisme, éducation sexuelle... La détresse des élèves y est palpable : harcelés, harceleurs, phobiques, décrocheurs sont légion. Il faut sauver nos enfants. Ils appellent à l'aide Notre école a pourtant longtemps délivré une instruction de qualité et permis à de nombreux Français modestes de sortir de leur condition. Alors comment « ramener la coupe à la maison » pour prendre une métaphore footballistique ? Comment redonner du souffle au système ? Les propositions politiques sur ce sujet sont généralement très jacobines : une école encore plus centralisée, repeinte en école de la Ille république. Quelle étrange idée de répondre à l'échec d'un système par le renforcement de ce système.. Il faut au contraire ouvrir l'école à la concurrence et faire sauter ce monopole légal ainsi que ses corollaires : carte scolaire, statut de fonctionnaire des professeurs et formation des enseignants par l’État. Dans un récent sondage de l'IFOP, 56 % des Français se déclarent pour la suppression pure et simple de la carte scolaire et pour la prise en charge par l’État des écoles privées. En d'autres mots, ils souhaitent que l'argent public, leur argent, suive les choix privés, leurs choix. Tiens tiens... Défiscalisation des écoles libres, chèque scolarité, écoles à chartes, retour à un régime de déclaration de l'instruction en famille, relèvement de l'âge de scolarité obligatoire, mise en place d'une réelle subsidiarité comme en Estonie ou en Finlande où les chefs d'établissement sont libres de leurs recrutements et de leurs choix budgétaires... On le voit : Les solutions sont nombreuses et peuvent être expérimentées à des échelles restreintes pour prouver leur efficacité et ajuster les modalités de leur mise en œuvre : une commune ou encore un type de public. Les handicapés par exemple, ne croient plus au dogme de l'école inclusive et sont nombreux à regretter de ne pouvoir intégrer des établissements spécialisés pour des raisons financières. La création d'un chèque scolarité correspondant au coût moyen d'un élève dans le public leur permettrait ce choix. Qui peut dire qu'il ne sera jamais confronté à l'inadaptation de son enfant à l'école unique de la République ? Quoi qu'il en soit, on ne peut s'attendre à ce que l’État renonce à ses pouvoirs. La solution viendra d'en bas. Il faut tout faire pour favoriser les initiatives privées, dans le respect de l'ordre public bien sûr, pour que nos enfants puissent bénéficier des résultats d'une saine concurrence entre établissements dont les résultats seront publics et transparents. Les élèves ne doivent pas être au service de l’État, mais bien l’État au service des élèves.
Olivier Méresse lui succédait. Il connaît admirablement l’univers de l’entreprise, et a succédé avec succès , beau challenge, à Jacques Garello pour animer Le Libre Journal des Économistes sur Radio ~ Courtoisie . Sa conférence était tout simplement passionnante, riche, foisonnante alternant avec bonheur réflexions théoriques illustrés d’exemples convaincants. Son intervention avait pour thème « Les entreprises privées portent et incarnent des visions du monde concurrentes ».
Les firmes les plus connues - souvent les plus innovantes - existent à travers des approches conceptuelles particulières, des « visions du monde », qu'elles proposent à leurs clientèles dans l'espoir d'en rencontrer l'adhésion. Ces visions du monde coexistent, comme on peut le voir avec les firmes Nintendo, Sony et Microsoft, concurrentes sur le marché des consoles de jeux et pourtant fidèles à leurs passés respectifs de fabricant de jouets, de concepteur d'électroménager brun et d'informaticien. Certaines visions l'emportent parfois sur d'autres : IBM et son informatique centralisatrice pour spécialistes a, par exemple, cédé le pas aux micro-ordinateurs ouverts et grand public d'Apple. La confrontation de ces approches conceptuelles est toujours fertile : elle façonne notre présent et façonnera notre avenir de manière bien plus appréciable que ne le font ou le feront nos dirigeants politiques. Nous assistons malheureusement à un appauvrissement de ces approches conceptuelles car toutes les entreprises sacrifient désormais aux mêmes dieux : sauver le climat et favoriser les minorités dites opprimées. C'est à qui fera le plus étalage de ses vertus. Nouvelles visions du monde faisant de nous des machines à vivre confraternelles consommant une nourriture zéro carbone dans des logements à isolation thermique bien normée, desservis par des mobilités douces... « Faire le bien » (comme « faire de l'argent ») exige d'abord de se rendre utile et les entreprises n'ont pas attendu le XXle siècle pour ça. Quant à la pollution, elle est généralement la conséquence d'un mépris des droits de propriété légitimes. La législation française en matière de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) est très contraignante. Bientôt, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) des commissaires européens obligera cing fois plus de nos entreprises à surveiller plus de 500 indicateurs de consommation. de aouvernance. d'égalité femmes-hommes. etc. Les entreprises de taille intermédiaire ou les entreprises familiales qui pèsent localement (Auchan, Hermès, Michelin, etc.), naturellement plus méfiantes à l'endroit du pouvoir central, pourraient faire entendre une voix différente mais elles sont peu nombreuses chez nous, l'État français leur ayant toujours préféré les très grandes entreprises bénéficiaires de contrats publics et de législations sur mesure.
Claude Goudron lui succédait. L’homme a de la faconde à revendre . Chef d’entreprise jusqu’à sa retraite l il témoigne avec fougue de sa vie avec les administrations . Ah si Alfred Jarry ( le père Ubu ) avait connu l’U.R.S.S.A.F…. Auteur très prolifique, ses conclusions s’articulent sur trois constats .
+ Relations avec l'administration : Elles sont trop souvent conflictuelles et celle-ci est généralement suspicieuse, ne nous fait jamais confiance et demande justifications sur justifications, même pour des situations banales. Contrairement à ce qu'a affirmé notre Président l'Urssaf n'est pas mon amie et je le prouve avec mon dernier livre en PJ « Mon ennemie l'Urssaf » on se situe entre Kafka et Ubu!
+ Dans la « privation » de liberté on peut également mettre celle de disposer d'un environnement fiscal qui soit compatible avec une concurrence loyale entre pays de l'UE, malheureusement il y a un tel écart avec nos « compétiteurs » en ce qui concerne les charge sociales qui, à l'extrême pour un salaire de cadre de 8000€, sont trois fois supérieures à celles payées en Allemagne.
Il y a également une taxation supérieure estimée à 150 Mdst de plus pour nos entreprises par rapport à leur équivalent allemand et, pour les seuls impôts dits de production, François Ecalle, dans sa dernière note du 8/11/2023, nous apprend qu'ils atteignent 4.7% du PIB dans notre pays contre seulement 1% pour l'Allemagne !
+ Viennent également se rajouter le fait que nos lois, et notre moindre goût pour le travail, ont pour résultat qu'un Français, dans toute sa carrière, travaille 30% de moins que son collègue Allemand (accès à un emploi plus tardif, temps de travail annuel, congés, départ en retraite mais également RTT, arrêts maladies, grèves etc..).
Rajoutez à cette situation le fait que notre productivité a baissé de 5% depuis le Covid, nous avons vu notre industrie s'écrouler et passée de 23% du PIB il y a une vingtaine d'année à moins de 10% à ce jour.
En conclusion aucune réindustrialisation de notre pays ne sera possible sans une baisse drastique et immédiate des contraintes financières imposées à nos entreprises mais également accompagnée d'une moindre implication administrative qui a créé 400 000 normes & décrets quand notre voisin s'est limité à 80 000.
Avant le dîner débat animé par Kevin Brookes sur le thème : Pourquoi nous avons besoin de liberté économique, le professeur Jacques Garello , référence de nombre des présents , a tenu à rappeler , le talent oratoire intact au fil des décennies , les quatre significations réelles , et extraordinairement actuelles , du message de Frédéric Bastiat.
Il n'a aucun esprit partisan : il n'est ni de droite ni de gauche, député il vote tantôt d'un côté tantôt de l'autre, ce qui importe c'est le choix entre libéralisme et socialisme (il dit « économie et socialisme » car économie signifie pour lui libéralisme).
Il est mondialiste, il est ouvert aux idées et aux institutions du monde entier, il a des liens étroits avec les Anglais, il lit « the Globe », il se rend souvent à Londres, il fonde l'association pour le libre-échange avec les Anglais.
Il est concret, il applique les principes de la liberté aux problèmes d'actualité, chaque semaine, chaque jour il donne l'éclairage libéral sur ce qui se passe dans le monde économique, politique, culturel.
Il donne au libéralisme sa dimension la plus profonde, son libéralisme est anthropologique : la liberté est dans la nature de l'être humain, elle est nécessairement associée à la propriété et à la dignité personnelles. Ce que j'appelle le « carré de Bastiat » c'est liberté, responsabilité, propriété, dignité. Les quatre sont indissociables. La liberté n'est pas un objectif, c'est un chemin. C'est ce qui fait le trait d'union avec ce que nous appelons parfois « l'Occident », ou encore mieux « la civilisation »
Kevin Brookes clôturait la journée n’ayant aucune peine , alors que l’heure était fort avancée et que les travaux duraient depuis plus de dix heures, a tenir le public littéralement en haleine tant dans la forme que le fond. On ne peut rendre compte en un court propos de la richesse de plusieurs dizaines de planches passionnantes. Docteur en Science Politique, auteur d’une thèse remarquée, publiée en 2021 , chez un prestigieux éditeur anglais , Kevin Brookes est réellement l’un des grands espoirs , parmi les jeunes, de la galaxie libérale . Son propos était si riche qu’il faut encourager à le lire dans les actes à venir . Nous nous contenterons infra d’une courte synthèse.
La liberté économique est, au mieux vilipendée et caricaturée, au pire ignorée, l'économique étant jugé accessoire à côté des enjeux culturels qui dominent l'actualité. Elle est pourtant essentielle. Elle peut se définir comme la capacité pour les individus d'échanger volontairement avec d'autres personnes sans que leur activité soit contrainte par un individu ou une organisation extérieure. Sa condition institutionnelle de réalisation est l'économie de marché garantie par un État qui fait respecter le droit de propriété. Elle est relativement faible en France (47® rang mondial selon le Fraser Institute), notamment dans deux dimensions : la taille de l'état (dépenses publiques, fiscalité, etc.) et la réglementation. Elle n'est pas prête de s'améliorer étant donnée la farandole de plans que propose le gouvernement actuel - pas loin d'une quinzaine depuis le début du quinquennat. Pourtant, la liberté économique mérite d'être défendue pour deux raisons complémentaires. La première est qu'elle est la condition de la préservation de l'autonomie des individus, c'est-à-dire leur capacité à mener leur vie comme ils l'entendent. Chaque intervention de l'état dans l'économie aboutit à une restriction de leur liberté de choix dans plusieurs domaines de leur vie quotidienne : occupation professionnelle, usage de leur temps, consommation, etc. Par exemple, une subvention publique conduit à privilégier un secteur d'activité au détriment d'un autre sans que les préférences des consommateurs ne soient respectées. Une taxe spécifique sur un produit contribue à dérégler le système de prix. C'est-à-dire la boussole qui reflète les besoins des consommateurs confrontés aux ressources disponibles. La liberté économique est aussi une condition de la liberté politique, c'est-à-dire la capacité à exprimer librement ses opinions et désigner des représentants. Cette intuition de Friedrich Hayek et Milton Friedman a été testée de manière convaincante par des recherches qui ont établi une corrélation forte entre les deux. Dans une économie de libre marché chacun est indépendant financièrement du pouvoir politique et de ses prébendes et peut lever des fonds pour financer un journal ou une organisation défendant son opinion. Ce n'est pas le cas dans un régime socialiste. La deuxième raison pour laquelle la liberté économique mérite d'être défendue est simple : elle maximise la prospérité économique et le bien-être. C'est ce que montrent les travaux d'histoire économique l'institution du droit de propriété a été cruciale pour générer le "grand enrichissement" de l'Occident. Ce sont les pays qui ont choisi des institutions inclusives (basées sur l'état de droit, la division des pouvoirs et la propriété privée) qui sont les plus prospères. Les conséquences sont multiples et consultables par tous sur le site « Our World In Data ». Les pays les plus libres sur le plan économique sont les plus riches, ceux où le bien-être est le plus important, les plus vertueux sur le plan environnemental et ceux où les opportunités des femmes sont les plus importantes.
Le dimanche était la clôture du congrès, avec toujours un public fourni, et deux propos de tonalités différentes. Le professeur Renaud Fillieule intervenait sur le thème : Théorie et justification du profit en régime de liberté économique. L’orateur est professeur de sociologie à l’Université de Lille. Il fut l’un des élèves emblématiques de Raymond Boudon .Sa thèse soutenue il y a trente ans sur la rationalité est aujourd’hui encore l’ouvrage de référence sur ce sujet crucial pour les sciences humaines. Il a depuis longtemps investi en analyse économique dans une perspective analytique autrichienne . Il est incontestablement en France l’un des plus grands spécialistes de ce courant. D’une extrême civilité et courtoisie , l’homme est de fréquentation très agréable. Son exposé peut se résumer ainsi :
La question du profit est simple : comment se fait-il que les entreprises soient en mesure, dans le fonctionnement normal de l'économie de marché, de vendre leurs produits un peu plus cher qu'elles n'ont payé leurs facteurs de production ? Au niveau du système économique, lorsque l'on fait la somme des revenus nets de l'ensemble des entreprises chiffres d'affaires moins coûts de production), on obtient le profit agrégé. Mais qu'est-ce que ce profit ? D'où provient-il ? Est- il le fruit d'une exploitation des travailleurs ou bien est-il moralement justifié ? Ces questions sont à l'évidence très importantes vu que le profit est, avec le salaire, l'un des deux principaux types de revenus nets dans l'économie. Or, aussi curieux que cela puisse paraître, la science économique telle qu'elle est enseignée aujourd'hui dans les manuels universitaires a du mal à nous dire ce qu'est le profit, n'est pas capable de l'expliquer, et donc encore moins de le justifier. Renaud Fillieule passe en revue les passages où le profit est évoqué dans deux manuels de référence qui sont ceux de Mankiw (manuel de niveau introductif et de niveau intermédiaire). Dans ces manuels, soit le profit n'est pas expliqué du tout, soit il l'est mais d'une façon profondément insatisfaisante. Pour en trouver une explication convaincante, il faut se tourner vers l'école autrichienne d'économie, et en particulier vers George Reisman. Ce dernier, dans son traité Capitalism (1996), a développé une théorie approfondie du profit, inspirée à la fois par von Mises et par Hayek. Il montre que la composante fondamentale du profit agrégé est ce qu'il appelle la « consommation nette », c'est-à-dire la consommation des capitalistes, et qu'elle s'explique par la préférence pour le présent, le taux de profit moyen reflétant le taux de préférence pour le présent dans le système économique. Quant à la justification du profit, elle peut se faire grâce à l'un des fondateurs de l'école autrichienne, Böhm-Bawerk. Il a pu démontrer un résultat qui peut sembler paradoxal, à savoir que le fait que le capitaliste obtienne son profit est parfaitement compatible avec le fait que les travailleurs, de leur côté, reçoivent la totalité de leur contribution à la valeur du produit. Le paradoxe est levé dès lors que l'on comprend que la valeur d'un bien n'est pas la même aux différents instants du temps. Lorsque les travailleurs sont en train de produire le bien, il n'est pas encore disponible et n'a donc pas encore la totalité de sa valeur finale, d’où l’escompte qui affecte les salaires et va laisser (en général et en moyenne) apparaître un profit lorsque le bien sera terminé et vendu.
Il appartenait naturellement à l’initiateur des travaux, le docteur Patrick de Casanove , de conclure ces journées d’une exceptionnelle richesse. Inlassable entrepreneur sur le marché des idées, d’une culture vaste et éclectique, homme tant de pensée que d’action , il avait choisi pour thème. « Liberté politique, Liberté Économique, un désastre français ». Son propos s’enroula autour des thèmes suivants.
L'extension de l'État : À la libération la France a choisi la voie de l'étatisme pour bâtir l'« État providence ». Pour Hayek c'est la « route de la servitude » qui aboutit au totalitarisme. L'économie administrée : Il y a en France 72 codes, soient 10500 lois, 300000 articles de lois, 127000 décrets environ, et plus de 483 impôts et taxes. S'y ajoutent plus de 400000 normes. La réglementation européenne en rajoute. Le capitalisme de connivence remplace le capitalisme. La prise de risque entrepreneuriale est inhibée par le « principe de précaution.
La liberté politique, de pensée, d'opinion mise à mal : La doctrine officielle règne et imprègne le système. L'autocensure sévit. L'arsenal législatif français institutionnalise une vérité, une histoire, une science, officielles. L'arsenal législatif de l'UE aggrave le dispositif.
L'ONU et l'OMS ne sont pas en reste.
Un désastre français : Les causes sont endogènes, les fondamentaux sont mauvais, inventaire à la Prévert : L'enseignement, le social, santé/retraites, la politique énergétique, l'industrie, l'agriculture, l'immobilier, la liberté de circulation, les services dits publics, l'inflation et la hausse des prix, la paupérisation de la population, la dette et le déficit, la crise démographique.
l'acculturation, la sécurité/justice/défense nationale à vau l'eau, la politique étrangère désastreuse, l'insécurité législative, la faillite éthique, la perte des repères moraux.
- bannir l'interventionnisme, passer d'un gouvernement par la peur à un gouvernement par la
confiance, passer de l'insécurité à la sécurité, revenir à la souveraineté nationale, « Charbonnier est maître chez lui », choisir la liberté économique, disposer d'une énergie abondante et bon marché définir qui fait quoi « services privés, service public », rendre leur dignité leur culture et leur Histoire aux Français.
- préparer la transition vers la liberté. Les Français doivent s'approprier les réformes sinon le corps social ne les acceptera pas. Les résultats positifs devront être très rapidement visibles.
L’âge aidant , j’ai évidemment assisté à un nombre de congrès et colloques tels que je n’ose les décompter , tant j’entendrais de façon chaque jour plus audible le cliquetis des clés de Saint ~ Pierre.
Que l’on ne voit nul excès, encore moins flagornerie , si j’écris d’une plume tranquille qu’il faut remonter loin dans mes souvenirs pour trouver un colloque aussi riche sur le plan scientifique, aussi passionnant de bout en bout, aussi traversé d’une vraie amitié entre les participants.
Docteur Patrick de Casanove bravo et merci. Rendez-vous l’an prochain , même lieu, même heure encore plus nombreux.
La liberté est en marche et nul ne peut stopper et n’arrêtera son élan .
Article paru en trois parties sur Contrepoints.
« Le Libéralisme pourquoi tant de haine », par Serge Schweitzer.
Le libéralisme économique a, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité vaincu l’ancestrale fatalité de la famine. Dans le même temps le libéralisme politique a permis de comprendre que la pensée humaine progresserait plus et mieux si elle pouvait s’affranchir des dogmes par lesquels jusque-là elle devait s’accommoder. On pourrait alors imaginer que cette doctrine dans ces deux dimensions est largement admise , sinon même plébiscitée. Or remarquent de nombreux auteurs l jamais sans doute depuis deux siècles le libéralisme n’a été autant mis en cause , voire souvent vilipendé , presque toujours détesté , très souvent haï et rendu responsable de tous les maux inhérents à l’existence d’une société humaine. L’exposé s’est alors enroulée autour de trois questions. La première s’est efforcée de démontrer que le libéralisme n’est pas un bon placement pour tous ceux dont l’opportunisme consiste à faire croire , en particulier aux hommes de l’État , qu’ils connaissent l’avenir. En outre les intellectuels n’aiment pas le libéralisme car ils estiment , au regard de la complexité de leurs études et de la difficulté des concours qu’ils ont réussi , que ce type d’organisation sociale ne les positionnent pas à leur place qu’ils estiment fréquemment , depuis Platon , devoir être légitimement la première. Le deuxième temps de l’exposé a consisté a s’interroger sur les stratégies et tactiques des intellectuels sur le marché des idées. L’accent en particulier a été mis sur les raisons pour lesquelles , même les médiateurs qui ne sont pas hostiles au libéralisme , ont du mal à en rendre compte. C’est que des préconisations comme « le self love » ( Smith ) ou encore « Private vices, Public benefits» ( Mandeville) ne font pas partie du Kit standard moral de prêt à penser de nos contemporains. Enfin le dernier temps de l’exposé a consisté en un portrait croisé tant psychologique que sociologique entre le libéral et le socialiste . Le point central a consisté à montrer l’irréductible différence entre ces deux tempéraments et doctrines puisque pour les uns ( les libéraux ) l’exercice de la raison est leur quotidienne façon de penser , alors que pour les autres ( les socialistes) la pression des émotions est leur guide et leur grille d’explication du monde .
L’intervention était adossée à notre ouvrage paru en 2023
« Le libéralisme : autopsie d’une incompréhension. » P.U.A.M.
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