CO2, urgence climatique et énergétique ? suite

 

Urgence climatique et énergétique ?

Réponses aux questions

Il est toujours gratifiant pour un conférencier de constater à travers les questions posées qu’il s’adresse à un auditoire averti. Les réponses à certaines ont fait l’objet de nombreux articles documentés sur le site de l’Association des climato-réalistes (ACR) que l’on ne peut qu’inviter à visiter. Son conseil scientifique se compose de l’éminent climatologue Richard Lindzen, ancien professeur au MIT, de Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de Physique du Globe, membre de l’Académie des Sciences, d’universitaires francophones et d’ingénieurs.

Associés à quelque 900 autres scientifiques d’une trentaine de pays, ils ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique » traduite en plusieurs langues sur le site

La déclaration, peu reprise dans les media, a été à l’origine d’une rencontre à Bruxelles avec des parlementaires européens

 

Le tout dernier communiqué de CLINTEL figure sur le site de l’ACR :

On peut consulter la liste des interviews des scientifiques de l’ACR dans les media, leurs ouvrages publiés, leurs conférences, les invitations à débattre, relatés dans les lettres d’information disponibles sur le site de l’ACR.

Le scepticisme est une qualité essentielle pour un scientifique. Pourtant, le « climato-scepticisme » a une connotation curieusement péjorative. Pour éviter cette confusion, l’Association se reconnait dans le « climato-réalisme », car accordant plus d’importance au climat réel qu’aux projections alarmistes et exagérément divergentes de modèles de climat virtuel.

La présentation de 30 minutes était centrée sur la relation entre émissions de CO2, la proportion énergétique majeure des combustibles fossiles, et l’impact sur le climat. Traiter de l’ozone ou du méthane aurait débordé ce cadre dans le temps imparti. Une éventuelle fonte du permafrost se manifesterait par une hausse du méthane dans l’air. Or son augmentation est depuis 30 ans nettement plus faible qu’au vingtième siècle pendant lequel sa concentration avait doublé. Le méthane se dégrade en CO2 avec le temps, ou bien évidemment par combustion puisque ce n’est autre que le gaz naturel. Le CO2 n’est pas un polluant contrairement à ce que l’on entend ou lit trop souvent. Dans un sous-marin croisant longuement en plongée, on admet des taux de CO2 jusqu’à 10 000 ppm (1 % d’un volume d’air) dus à l’expiration cumulée des marins, soit 25 fois sa concentration dans l’air extérieur.

La dénomination « effet de serre » pour l’atmosphère est trompeuse et prête à confusion. La chaleur en surface, reçue du soleil, est dissipée par collisions entre molécules d’air voisines. À haute altitude en revanche, les collisions du CO2 avec ses voisines sont réduites car la pression atmosphérique est plus faible. Le rayonnement devient prépondérant. La chaleur ne peut se propager que du plus chaud vers le plus froid. Le CO2 peut alors renvoyer vers l’espace, plus froid, la chaleur qui lui a été transmise principalement par convection. Si sa concentration doublait dans l’atmosphère – au rythme d’augmentation de 0,5 % par an, on en reste loin – le spectre infrarouge montre qu’il y aurait déficit de rayonnement du système Terre-atmosphère de l’ordre de 1 % et donc une élévation de température, actuellement de 288 K (15°C), de 288/4 x 1 % = 0,7°C. La division par 4 est issue de la dérivation de la loi de Stefan-Boltzmann précisant que le rayonnement est lié à la température sur l’échelle de Kelvin élevée à la puissance 4.

La présentation n’a pas abordé le rôle essentiel des nuages. Il reste insuffisamment connu et compris, difficile à modéliser précisément, et pour partie à l’origine des graves divergences entre modèles de climat. Ce ne sont pas les panaches issus des échangeurs qui risquent de modifier et de perturber le cycle de l’eau de façon significative. En fonction des conditions de température et de pression, les gouttelettes évoluent soit en vapeur d’eau, effectivement de très loin le principal gaz à effet de serre, ou se condensent en pluie ou en neige et n’interviennent plus dans le phénomène. En revanche, la platitude de l’évolution depuis 1994 de la température dans la stratosphère (altitude de ~ 17 km), toutes causes confondues, confirme le « hiatus » en dépit d’une hausse de 42 % du CO2 dans l’air durant cette période.

Le GIEC n’écrit pas que le réchauffement est dû à plus de 95 % à l’activité humaine, il écrit « plus de 50 % », laissant une contribution importante à la variabilité naturelle du climat. Dans cette estimation, il se base toutefois non sur les observations car comment expliquer sinon que la température baissait entre 1945 et 1975 en pleine accélération des émissions de CO2, et que les fluctuations de CO2 suivent les fluctuations de température, mais sur des modèles de climat paramétrés avec un effet de serre du CO2 exagéré, plus ou moins compensé par l’effet refroidissant d’aérosols et de nuages. Par ailleurs, dans son rapport AR5, le GIEC reconnait une incertitude d’un facteur 3 dans le bilan (forçage) radiatif de la Terre. Comment dans ces conditions, être crédible en se déclarant sûr à 95 % que l’incertitude reste de 300 % ? Le pourcentage de 95 % résulte non de critères scientifiques mais du vote des représentants des états, il convient de le souligner. Le rôle d’un expert reviewer (relecteur critique) accrédité par le GIEC en l’occurrence pour ses rapports AR5 et futur AR6 est de nuancer, critiquer, voire contester certains passages des quelque 1500 pages des rapports, et d’accompagner les commentaires de recommandations que le GIEC suit ou ne suit pas. Parmi les nombreux travaux publiés sur la sensibilité climatique (définie comme l’échauffement de la Planète en cas de doublement du taux de CO2 atmosphérique), le GIEC a fait le choix, contrairement à sa mission, d’ignorer ceux, pourtant nombreux, qui concluent à moins de 1°C.

Sensibilité climatique au CO2 à partir de séries instrumentales selon Hausfather (2018) reprises de Knutti et al (2017), complété de résultats plus récents ou plus anciens. a: Knutti et al 2002; b: Kaufmann and Stern 2002; c: Gregory et al 2002; d: Harvey and Kaufmann 2002; e: Tsushima et al 2005; f: Frame et al 2005; g: Stern 2006; h: Forest et al 2006; i: Forster and Gregory 2006; j: Schwartz 2007; k: Chylek 2007; l: Murphy et al 2009; m: Lin et al 2010; n: Schwartz 2012; o: Aldrin et al 2012; p: Bengtsson and Schwartz 2013; q: Otto et al 2013; r: Lewis 2013; s: Urban et al 2014; Donohoe et al 2014; Lovejoy 2014; t: Kummer and Dessler 2014; u: Lewis 2014; v: Loehle 2014; w: Skeie et al 2014; x: Johansson et al 2015; y: Cawley et al 2015; z: Lewis and Curry 2015; Loehle 2015; A: Forster 2016; B: Loeb et al 2016; C: Lewis 2016; D: Armour 2017; E: Lewis and Curry 2018; F: Jelbring 2003; G: Barrett et al 2006; H: Miskolczi 2007; I: Lindzen and Choi 2009; J: Florides and Christodoulides 2009; K: Clark 2010; L: Lindzen and Choi 2011; M: Ollila 2013; N: Laubereau and Iglev 2013; O: Harde 2013; P: Singer 2013; Q: Lindzen 2014, Lightfoot and Mamer 2014; R: Gervais 2014; S: Monckton et al 2015; T: Kissin 2015; U: Soon et al 2015; V: Kimoto 2015; W: Bates 2016; X: Gervais 2016; Y: Evans 2016; Z: Smirnov 2016; Scafetta et al 2017; : Abbot and Marohasy 2017, Ollila 2017a; : Smirnov 2017; : Holmes 2017; : Stallinga 2018; : Smirnov 2018; : Fleming 2018; : Ollila 2019; : Krainov and Smirnov 2019; : Kim and Lee 2019; : Stallinga 2020, Schildknecht 2020; : Myrvoll-Nielsen et al 2020; : Haustein et al 2019; : Booth 2018; : Skeie et al 2018; : Scafetta 2021a.

Le champ magnétique des taches solaires dévie les rayons cosmiques (protons), d’où un déficit de formation des nuages et leur effet refroidissant (Svensmark). Faisant suite à une décroissance régulière, l’amplitude du récent cycle 24 de taches solaires était seulement un tiers de celle du cycle 19 observé de 1954 à 1964. Se basant sur cette baisse, certains astronomes comme Valentina Zharkova envisagent un cycle 25 d’amplitude plus faible encore.

Les autres effets observables du changement climatique concernent les températures, les glaciers et la hausse du niveau des océans. Cette hausse est la lente finale d’une hausse de 120 mètres intervenue entre il y a 8000 et 16000 ans à la fin de la dernière période de glaciation. On n’observe pas, du moins de façon claire, une accélération de cette hausse liée aux émissions de CO2. Par ailleurs, le recul de certains glaciers a commencé avant 1945 et l’accélération des émissions de CO2. Concernant les températures, l’effet d’îlot de chaleur urbain est évalué dans l’article de Nicola Scafetta en accès libre doi.org/10.1007/s00382-021-05626-x. Le tout dernier article sur le Gulf Stream n’est nullement alarmiste [Worthington, E.L., Moat, B.I., Smeed, D.A., Mecking, J.V., Marsh, R., McCarthy, G.V., 2021. A 30-year reconstruction of the Atlantic meridional overturning circulation shows no decline. Ocean Sci. 17, 285-299.] contrairement à diverses annonces médiatiques.

Éoliennes et panneaux photovoltaïques sont importés. La France dépendrait tout autant de l’étranger pour les ressources en terres rares, cobalt, lithium, cuivre, etc., permettant un développement de « l’électrique » (filière hydrogène comprise), qu’elle en dépend en ressources fossiles, dont le premier producteur mondial reste les USA. Au contraire des quarks auxquels les scientifiques attribuent une « couleur », ils n’attribuent nullement le « vert » à certains électrons. Qu’ils soient labellisés « verts » ou non n’empêche pas les électrocutions. Comme le blackout de plusieurs jours au Texas en février 2021 l’a illustré, un réseau électrique, surtout s’il est « verdi » car les éoliennes ont gelé entraînant des effets en cascade, reste fragile même au pays plus grand producteur d’énergie. L’Allemagne a augmenté ses émissions de CO2 pour disposer d’une électricité pilotable par combustion de gaz naturel en absence de vent. L’intermittence, préférentiellement à la marge comme c’est le cas actuellement, ne reste concevable que dans le cadre d’un mix énergétique, sauf à accepter durant les longues nuits d’hiver de revenir à la bougie et au poêle à bois. Plus généralement, les restrictions prévues dans la loi « climat » ne sont pas suffisamment chiffrées en « empreinte carbone », encore moins en empreinte climatique qui, en ce qui concerne l’impact de la France, se situe en dessous de tout seuil mesurable même cumulé durant les trois décennies à venir.

François Gervais

Lire le compte rendu de la conférence du 6 mai "Urgence climatique et énergétique?"

Visionner la conférence webinaire du Cercle Frédéric Bastiat du 6 mai ” Urgence climatique et énergétique “ par François Gervais

Lire de François Gervais  ” Merci au CO2 “

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