Baisser les impôts : la courbe de Laffer
Courbe de Laffer
De nombreux économistes libéraux considèrent que les prélèvements obligatoires sur les revenus sont trop élevés et qu’il vaudrait mieux les diminuer pour augmenter la production et par suite la recette fiscale. C’est un raisonnement très tentant illustré par la courbe de Laffer qui représente la liaison entre le taux de prélèvement moyen et les recettes fiscales.
L’interprétation de ce graphique est souvent la suivante :
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Lorsque le taux d’imposition moyen est nul, les recettes fiscales sont nulles.
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Lorsque le taux d’imposition moyen est de 100 %, plus personne ne travaille, la production est nulle et les recettes fiscales sont nulles.
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Lorsque le taux moyen d’imposition augmente à partir de 0%, les recettes fiscales augmentent, et, à partir d’une certaine valeur de ce taux, elles diminuent vers 0.
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On en déduit l’existence d’un taux d’imposition maximisant les recettes fiscales.
Ce raisonnement est inexact, parce qu’il ne tient pas compte correctement de l’assiette de l’impôt. Suivant la figure ci-dessus, pour les taux A et C (approximativement 30 % et 70%), les recettes fiscales sont les mêmes, mais ne sont pas calculées sur la même assiette : 23 333 € à 30 % et 10 000 € à 70 % donnent la même recette fiscale de 7 000 €.
Figure 2 : Recettes fiscales totales
suivant deux taux d’imposition
Un exemple numérique montre l’effet de la baisse des taux sur la capitalisation : un capital initial de 100 000 € est placé à 8 % par an. Les intérêts nets d’impôt sont capitalisés. Les taux d’imposition sont de 60 % dans un cas, de 30 % dans l’autre. Peu à peu, le capital investi avec un taux de prélèvement à 30 % devient suffisant pour que la recette fiscale annuelle à 30 % soit supérieure à celle à 60 %. Le calcul montre qu’il faut 32 ans pour cela, et 47 ans pour les recettes totales. Pour des taux d’imposition de 80 % et de 20 %, les délais sont de 32 et 48 ans. Pour des taux d’imposition de 90 % et 10 %, ils sont de 37 et 55 ans.
La baisse des taux d’imposition est très insuffisante à elle seule pour réduire rapidement la dette publique. Elle encourage le travail et l’investissement en libérant des capitaux et diminue l’intervention de l’État dans la vie des entreprises et des particuliers. Pour que son effet se fasse sentir, il faut y ajouter l’esprit d’entreprise, la prise de risque, l’innovation, qui sont tous actuellement étouffés par l’emprise du socialisme sur les mentalités et par la bien-pensance.
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